mercredi 6 janvier 2010

4 janvier

Operation visa 2, le retour! Cette fois c'est celui du Mali que je vise.
Motivé comme jamais je me lance à pieds vers Souissi, même pas peur, "impossible à pieds!" m'avait dit le gars de l'hotel, tu rigoles ou quoi? je l'ai vue la distance, au moins j'économiserai 30 DH. 1 heure plus tard, j'arrive devant la rue T. Lamdawar presque sans m'être trompé.
Je passe devant l'ambassade de Mauritanie et là je réalise la chance que j'ai eu jeudi dernier : C'est la cohue!! Il y a du monde de partout, des voitures en vrac sur les trottoirs, certaines pleines de sponsors pour des rallyes ou defis ou je sais pas quoi, certaines personnes remplissent leur formulaire sur les capots des voitures ou à même le sol et d'autres ont carrément sorti la table et les chaises et se font un petit déj!
Je passe d'un pas léger au milieu de ce tumulte, le sourire aux lèvres...
Plus loin j'arrive devant l'ambassade du Mali... personne.
Un type est en train de balayer la rue, il me demande mon passeport avant de me laisser entrer. Je m'avance dans un très beau jardin hyper bien entretenu. La grande porte en bois est ouverte... J'entre... personne, pas un bruit. Je tente un timide "hum-hum"... rien.
Bon, pas le choix alors j'entre dans une seconde pièce vide qui elle-même donne sur une troisième pièce ouverte cette fois, j'y vois un homme assis à une grande table en bois massif, complètement absorbé par ce qu'il fait. "Bonjour" lancé-je cordialement... rien! Pourtant je suis à 3 mètres, impossible qu'il ne m'ait pas entendu! J'entre.
Là je découvre une salle trés grande, super belle, avec des moulures et des décorations marocaines de grande classe, le plafond en particulier est magnifique. Il y a un canapé dans un coin a droite, pourvu d'une superbe tache noire. Deux tables minuscules dans un autre coin, un sac de sport posé sur l'une d'elles. Quelques chaise pliantes ici ou là. Et la table en bois massif sur laquelle "travaille" l'homme en question. J'ai mis les guillemets à travaille parceque je me rends compte qu'il est en train de faire des mots croisés!
Il ne dit toujours rien et ne m'a pas lancé un seul regard. Je suis obligé de poursuivre : "C'est pour une demande de visa". Il ne léve pas les yeux et tend la main dans un geste qui veut dire "donnes!" J'en conclu qu'il veut mon passeport, je lui donnes. Puis rien...
"j'ai pas un formulaire à remplir?" Il lève enfin les yeux, me regarde un bref instant et entreprend de chercher le formulaire en question dans le tas de papiers en vrac posé devant lui, en vain. Il regarde le tas de papiers perplexe et fais ce sifflement si particulier que seuls les africains maitrisent et me lance : "attends"
J'attends comme ça 5 bonnes minutes.
Un quart d'heure plus tard je sors avec pour consigne de venir récupérer mes papiers à 14h... trop d'la balle!!
Je tue le temps jusque là.
A 14 h je repasse devant la "mauritanie" et je pars d'un bon rire bien malveillant en constatant que c'est toujours la cohue!
Il est 14h15, j'ai mes visas en main, j'ai fait 3 fois le tour de Rabat : Il est temps pour moi de descendre vers le soleil. Je décide donc d'aller de ce pas a la CTM pour reserver ma place pour Essaouira!
La simplicité et la logique voudraient que je prenne un taxi comme ça en une demi-heure ce serait réglé. Oui mais le temps s'est dégagé, je suis de bonne humeur, en bonne santé... allez! j'y vais à pieds.
Je calcule la longueur de l'hypothénuse par rapport à la tangente, je divise le tout par la racine carrée de pi : pas de doute possible, si je marche dans cette direction je tomberai forcément sur l'avenue Hassan II et là, trop facile pour trouver la gare routiére!
Et je pars, le coeur léger...
Deux heures plus tard, je commence à avoir de serieux doutes sur la longueur de mon hypothénuse... Je suis au milieu de nulle part, il y a une grande forét sur ma droite et j'arrive sur ce qui ressemble étrangement à une autoroute... plus aucune trace de Rabat... Pour couronner le tout, la pluie commence à tomber et se transforme trés vite en grosse pluie puis en trés grosse pluie!
Je vois plus loin une station service, sauvé!
Arrivé sur place, personne ne peut me renseigner ou n'a envie de me renseigner, le type de la station me fait signe qu'il ne comprend rien à ce que je dis, et les gens de passages sont trop pressés, il faut dire que ce sont des seaux d'eau qui tombent maintenant.
De dépit je décide de m'acheter à manger mais vu les prix, je me Rabat (quel jeu de mot subtil!!) sur une boite de chips que je mange entre deux pompes à essence, partiellement protégé par le préau...je me sens un peu misérable en cet instant précis...
Finalement la pluie se calme un peu, pas beaucoup mais c'est le signe qu'il faut que je reparte.
J'avance donc d'un pas presque décidé quand je tombe sur un panneau Casablanca... Mais d'aprés mes calculs, Casa c'est dans mon dos??!!!
Bon, là ça rigole plus, j'arréte le premier deux-roues qui passe, le mec m'indique Rabat sur ma droite. Mais c'est bien ce que je pensai ? Pourquoi Casa?...là?... (Le mystére demeure entier à ce jour)
Je marche... je marche... je passe devant la sureté nationale...le Zoo... un bidon-ville... La barben (sérieux y'avait un coin qui ressemblait au parking du chateau!)... et finalement j'arrive à une voie ferrée que je m'empresse de traverser. A peine suis-je de l'autre coté qu'un bus s'arréte. Je monte dedans, tant pis on verra, je veux m'assoir au sec!
On fait pas plus de 2 km et là, Oh miracle! Oh joie infinie! :On s'arréte devant la CTM!! Mission accomplie, je suis trop fort!!!
La suite?... c'est l'histoire magnifique d'un homme qui repousse ses limites et qui décide de quand même rentrer à pieds à l'hotel sachant qu'il est loin (cnf "mon arrivée à Rabat").
A 18h j'avais rendez-vous avec Cécile sur le net.
A 18h07, je m'assoie trempé de pluie et de sueur devant un ordi, j'ai mal partout.
A 19h je mange un bout.
A 20h je dors.

3 commentaires:

  1. extraordinaire ! bravo ! c'est plus palpitant encore que les aventures de tintin ! en plus, sans les images on imagine ....vite à la prochaine!!! lolotte

    RépondreSupprimer
  2. enfin...des nouvelles, un jour sans le récit de tes aventures, nous manque.
    bisous et bonnes découvertes.
    maman

    RépondreSupprimer
  3. Mais quel suspens ...ça me fait penser à la Classe avec Pompom reprenant un air de la révolution française :
    Essaouira saouira saouira , lézard is too crade et les lentes ternes.

    Mouloud

    RépondreSupprimer