jeudi 25 février 2010

23 février

Nuit difficile... il fait trop chaud, même avec le ventilo c'est intenable!
Je pars en ville boire un coup dans le premier maquis que je croise.
Ensuite je me plonge dans le marché. J'y fais quelques achats de premiére nécessité comme du savon, des kleenex etc...
C'est fou le nombre d'amis que j'ai ici! Et le nombre d'invitations que je dois décliner, que ce soit le gars qui m'interpelle de l'autre coté de la rue, celui du magasin en face de l'hotel, jusqu'au barman de l'hotel, tout le monde veut être mon ami! Et parfois c'est formulé exactement comme ça, à la façon myspace : "bonjour, je peux devenir ton ami?".
Certains ont quelque chose à vendre mais ce n'est pas la majorité. Quoiqu'il en soit je prends toujours le temps de discuter avant de continuer ma route. Quand vraiment y'a pas moyen de se dépéguer je prétexte un rendez-vous et j'assure que j'essaierai de passer plus tard... "oui, oui... ça va... ok... je repasse... sans faute!"
Si je devais retranscrire toutes les conversations que j'ai eu je passerai ma journée à écrire. Donc ça à l'air de rien, mais une matinée à se ballader en ville, c'est une matinée trés riche en rencontres :))
L'aprés-midi, aprés la nuit de m... que j'ai passé, je décide de me faire plaisir et je vais donc dans l'autre batiment de mon hotel (la partie neuve) à la piscine. C'est cool mais ça ne rafraichit que sur l'instant, il faudrait vivre dans l'eau en fait pour être bien parce que sitôt sorti on créve. Plusieurs personnes ici m'ont confirmé que c'est une chaleur pas normale, d'habitude en février il fait meilleur.
Ensuite, je pars à la gare pour reserver mon ticket de bus vers Ouagadougou. Impossible à trouver, il y a des travaux partout, les rues sont bouchées. Un jeune garçon d'une douzaine d'années me salue et me demande : "bonjour, je peux devenir votre ami?" .Il m'accompagne à la station des bus de la STMB, départ prévu demain à 6h15, encore une bonne nuit qui s'annonce!
Moussa (le gamin) m'accompagne jusqu'au Cyber, je lui paye une petite connexion et au bout d'un moment il me dit qu'il doit passer chez lui mais qu'il revient. "vous partez demain, alors je veux rester avec vous le plus longtemps possible"...je ne le reverrais pas de la journée.
Il est 20 heures, je n'ai qu'une envie : rentrer à l'hotel et me coucher.
Je traverse la ville sans encombres mais arrivé devant le petit magasin en face de l'hotel, je ne peux m'esquiver sans aller saluer le gérant. On commence à papoter, il me raconte les legendes du coin, c'est passionant. Pendant qu'il me parle, le jeune handicapé qui a un atelier en face de la route m'interpelle "quand tu as fini de discuter, viens voir mon atelier, tu avais promis!" Là-dessus, "papa cool" un musicien que j'avais croisé ce matin m'interpelle également "Stephane! je t'ai cherché partout cet aprés-midi! Il faut qu'on aille boire un coup" et enfin, le musicien (dont le nom m'échappe) que j'avais croisé le hier me dit qu'il voulait me voir...
Le temps de faire le tour, de prendre le temps avec chacun il se fait tard... et encore je décline l'invitation de Papa cool : "aaah, je croyais qu'on allait danser toute la nuit avec des beautiful girls toi et moi!"

Petit retour en images...


MOPTI :


SONGHO :



KORO :

Lossi, Cyrille (ou Solo) et Salia.

mardi 23 février 2010

22 février

Une grasse matinée, enfin!!! Les deux derniéres nuits je n'ai pas dormi plus de 6 heures en cumulé, j'en pouvais plus!
Alors, aujourd'hui c'est calme plat.
Aprés une bonne douche, je prends un gros petit-déj, ensuite je refais des lessives parce que le voyage en minibus a laissé quelques traces (au réel comme au figuré). Hier en me regardant dans la glace j'ai halluciné, on aurait dit que je m'étais frotté un bout de charbon sur la figure. C'est pour ça qu'on m'a pas appelé "toubab" une seule fois à mon arrivée!!
Ensuite, je retouche ma pauvre guitare qui a bien du mérite d'être encore en un seul morceau. Par contre les variations de température extréme ont eu pour effet de faire sérieusement bouger le bois, elle devient trés dure à jouer (à moins que ce ne soient mes doigts...)
Je sors en fin d'aprés-midi. Je n'ai pas fait trois pas qu'on m'interpelle de l'autre coté de la route. En Afrique il faut être trééés disponible, souriant et ne pas avoir peur d'engager la conversation... ça m'aura fait les pieds à ce niveau-là :))
C'est un jeune musicien du nom d'Amadou, la ville d'Ouahigouya (j'ai vraiment du mal avec ce nom!!!) est jumelée avec Chambéry du coup avec son groupe il a eu l'occasion de venir en France (Lyon, Grenoble, Clermont etc...). Il me dit que ça remet les choses en place, il croyait que la France c'était le paradis mais il a relativisé depuis.
Quand je lui dis que je viens du Mali il me réponds : "C'est bien le Mali, ils ont bien conservé leurs traditions, nous tu va voir, au Burkina on a plus modernisé du coup on a un perdu tout ça. Ouahigouya est un ville avec une grande histoire et trés riche culturellement mais il n'y a presque plus rien à voir..."
Aprés une petite ballade, je me cale dans un maquis (ceux-là ressemblent vraiment à ceux de Conakry!!) et je commande une attiéké avec des brochettes de boeuf, je me casse le ventre!!! Mais vraiment, tellement que je rentre à l'hotel avec un mal de bide terrible parce que j'ai trop mangé!
Et je bois, je bois, je bois... les vraies chaleurs vont bientôt commencer... qu'est-ce que ça va être?!!

21 février

A 6h30 je passe chez Lossi et Cyrille (ils partagent la même chambre) pour qu'on aille ensemble retirer mon billet pour Ouahigouya (Burkina Faso). Ils ont insisté pour que je passe, j'avais peur de les réveiller mais quand j'arrive ils sont lavés , habillés et il n'attendent que moi.
J'ai la mauvaise surprise de voir que je suis le premier à m'inscrire sur la liste des passagers ce qui veut dire que l'attente va être longue voire qu'on annulera si le quota n'est pas atteint...
On attend une grosse heure sur le banc devant le minibus (un gros van aménagé en fait) sans que personne ne se pointe... Lossi va retrouver ses collégues pour faire quelques réglages sur "son" bus et moi et Cyrille on va se faire un bon petit déj au maquis du coin. Ils sont forts pour faire le café au lait ici, c'est délicieux, le dosage parfait!
On passe le temps à discuter de tout et de rien. Avec un peu d'emphase Cyrille me dit : "tiens, voici une photo de ma fille!!"
Je suis trés surpris, je ne m'y attendais pas du tout, et il est tout jeune en plus!! Il me dit qu'il attendait pour me l'annoncer, il est trés trés fier. Pour résumer, il est amoureux d'une fille à peine plus agée que lui, étudiante dans le secrétariat qui vit à Sévaré. Ses parents ont cherché à la marier 2 fois deja à des cousins plus vieux mais elle a à chaque fois refusé pour Cyrille. Alors ils ont fait cet enfant pour calmer les parents une fois pour toutes! "mais ça risque de pas durer, ils vont peut-être vouloir la marier quand même!"
Il me présente son oncle qui a une entreprise de soudure : Djibril qui veut qu'on l'appelle Gabriel désormais comme l'ange ! Cyrille me dit que lui aussi il hésite, il ne sait pas s'il veut être musulman ou chrétien.
"En ce moment je suis plus tenté par l'Islam mais je change tout le temps d'avis. Mon frére est bouddhiste, il m'a montré mais j'aime pas du tout!!"
Dans l'entreprise de Gabriel, ils font des chaises, refont des piéces de voiture etc... j'ai droit à une petite visite de la "salle des machines" (un groupe électrogéne et des dizaines de batteries).
Ensuite on rejoint Lossi et on attend à coté pendant qu'ils bossent tous comme des malades.
Je dis à Cyrille que Lossi a vraiment une vie difficile, il me répond que son probléme c'est qu'il n'est jamais allé sur les bancs, il ne pourra pas trouver un bon travail...
A 13h Lossi me dit comme ça : "on va manger"
On se léve et on va chez son patron pour manger dans un grand plat tous ensemble exactement comme chez Thiérno. A part que là c'est pas la famille mais tous les gens du bus, je les reconnais tous! Ils ont l'amabilité de me passer une cuiller quand même. Et biensûr, le mot d'ordre c'est de me faire manger plus que tout le monde, comme d'hab!! "Stephane!" "oui?" "mange!"
Contre toute attente, on vient me chercher pour prendre le minibus, ça y est le quota est atteint, j'y croyais plus!!!
Aprés s'être platement excusés auprés du gars des minibus parce qu'on est partis manger alors qu'on avait dit qu'on attendait à la gare des grands bus, je m'installe.
Dans les grands bus il faut arriver en premier pour prendre les meilleures places, dans les minibus non il ne faut pas... je le savais pas... parce qu'en fait, les premiers qui montent vont au fond, là où il n'y a pas de porte pour sortir en cas d'urgence et où il faut attendre que tout le monde soit descendu pour pouvoir prendre l'air!! M'en fous, je force comme un âne, aidé de Lossi de l'extérieur pour ouvrir un peu la fenêtre!
Lorsqu'on démarre, Lossi, qui a les larmes aux yeux me dit presqu'en m'enguelant :"Quand tu arrives à Lomé tu me le dis et tu est trés prudent hein??!" "Quand on commence à s'éloigner il me crie : "ne m'oublie pas!!!"
Le voyage est... épique. La chaleur, la poussiére, la promiscuité, il faut dire qu'on est 28 dans le van entassés et serrés comme des sardines. Et comme on a encore de la place on prend une femme en plus au passage.
Les arrêts sont fréquents, pas pour faire une pause mais pour changer la roue, taper sur la carrosserie pour la redresser, remettre les bagages en place (il y a le double de notre hauteur en bagages sur le toit) et puis les postes de police et le passage de la douane (qui dure au moins une heure).
Lorsque la nuit est tombée, on aperçoit derriére un colline les lumiéres d'une ville, surement Ouahigouya. Tout-à-coup on s'arrête, tout le monde descend, on file un gerrikan à un des jeunes du bus et il part en vélo vers la ville.
Heureusement on est vraiment pas loin et on arrive peu de temps aprés (à peine une heure!).
Il était temps, je commençais une fois de plus a me déshydrater sérieusement!

20 février

A 6h30 pétantes, je suis devant le restaurant de l'amitié qui est... fermé! Merde. Bon, je prends mon mal en patience. J'attends jusqu'à 7h00 sans que personne ne semble vouloir faire l'ouverture, du coup je traverse la route et j'attends à l'endroit où j'estime que le minibus passera. Moins d'une minute plus tard un gros gars sur une moto arrive à ma hauteur et me demande où je vais. Lorsque je lui dis que j'attends le minibus pour Koro il me dit de monter, il travaille pour la compagnie et m'emméne à un bus garé plus loin qui doit y passer.
Le bus en question ne m'inspire pas vraiment confiance, il semble trés trés vieux et ça s'affaire sérieusement autour pour le remettre en état... Le "gros monsieur" me fait assoir devant un petit cabanon sur un banc, il me demande l'argent. Je n'ai qu'un billet de 5000. Plutôt que de me rendre ma monnaie et de me donner un tiket, il monte sur sa moto et disparait. hum... ah?
J'attends un petit moment sans le voir nulle part. Je vais voir les gars qui travaillent sur le bus et leur demande leur destination, ils me confirment qu'ils vont bien au Ghana avec une pause à Koro. Pourtant de prés le bus ne me plait pas du tout. C'est là que je vois plus loin mon ami. Je vais le voir et lui dit que j'ai changé d'avis, je veux mon argent. Il insiste en disant que ce bus y va vraiment. Mais je lui rétorque que je ne veux pas monter dans ce bus, je retourne à l'hotel. Alors il me crie dessus en disant qu'à l'hotel ils pourront rien, c'est ici les bus! Je me démonte pas et je tends la main : je veux mon argent. Finalement, il me rends mon billet à contre-coeur et je repars vers le centre-ville.
ô surprise, de loin j'aperçois Ismaela qui ouvre le resto! Je lui fais remarquer que j'étais là à 6h30, visiblement ça ne l'émeut pas beaucoup !!
Il me propose de m'assoir pour le petit-dej. Bon, je suis quand même bien content d'avaler quelque chose!
C'est alors que mon ami le gros revient, il me dit que dés qu'un bus "convenable" arrive il viendra me chercher. Ismaela me confirme qu'il travaille bien pour les bus donc là c'est cool, j'ai plus qu'à attendre confortablement installé!
Un peu plus tard, je suis assis dans le bus en direction de Koro, le trajet ne devrait pas être trés long, tout roule!
A chaque arrêt je suis l'attraction, tout le monde veut venir discuter avec moi. Il y a en particulier un vieux qui me demande si je suis militaire (rapport à la forme de mon pantalon). Je lui dis que non. Alors il me demande si j'ai quand même fait mon service militaire. "AAAh non, mais ce n'est plus obligatoire maintenant en France" (j'omets de lui préciser qu'à "mon époque ça l'était encore...). Là, il me dit : "mais je ne suis pas d'accord!!!" et on remonte dans le bus, fin de la pause!
A l'arrét suivant, je suis entouré de 5 ou 6 gars qui me demandent mon origine etc... l'un d'eux me demande : " c'est bien la richesse?" (à noter qu'il n'y a rien de sarcastique dans sa question, il demande c'est tout !). C'est alors que le vieux revient à l'attaque : "vous m'avez pas répondu tout-à-l'heure, pourquoi vous ne faites plus l'armée?" Je lui réponds que ce n'était pas pratique pour les jeunes qui avaient un emploi et qui le perdaient à cause des 10 mois d'armée. La réponse semble le satisfaire. il me raconte que lui a été 30 ans dans l'armée.
Un des jeunes autour de moi veut absolument que je lui donne mon contact pour qu'on "devienne amis". Ca m'arrive à peu prés 200 fois par jour mais lui je sens que ça lui tient vraiment à coeur alors pourquoi pas, mais on verra à Koro, fin de la pause.
Une fois arrivés, le jeune revient me voir mais il a beaucoup de travail, il bosse pour la compagnie de bus et doit descendre les bagages, on se captera aprés. J'attends donc avec mon barda quand le vieux revient me voir et me confie au patron de la compagnie qui lui-même me trouve un guide pour m'emmener à l'hotel. Le choses s'enchainent tellement vite que je pars sans laisser le petit papier avec mon contact au jeune.
Comme je n'ai plus beaucoup d'argent et qu'ici il est impossible de retirer j'envisage de planter ma tente dans l'espace "camping" de l'hotel mais le gérant me dit qu'il n'y a pas de clients donc il me laisse une chambre pour le prix de la tente... cool!
Je m'allonge une petite heure parce que la nuit a été trés courte et la chaleur une fois de plus m'a vidé!
Ensuite, je pars en ville, en fait je suis là pour assister au marché hebdomadaire de Koro qui attire des gens du Niger, du Ghana etc... un trés trés gros marché.
Je le traverse un peu au pif quand je retombe sur le bus qui m'a emmené.
Et là biensûr il y a le jeune qui bosse avec toute l'équipe pour le réviser avant de repartir vers Bamako dés mardi.
Je lui file mon contact, je prends le sien et il m'accompagne pour "réserver" un minibus pour demain direction Ouahigouya. En fait, la réservation c'est que le gars me dit de repasser demain matin pour prendre un billet et inch'allah y'aura de la place! super...
Ensuite Lossi (le jeune) m'invite à passer "chez lui".
En fait c'est une chambre qu'il loue à Koro puisqu'avec son travail, il partage ses semaines entre ici et Bamako où il dort dans le bus pour économiser.
On s'assoit sur son matelas au sol (il n'y a rien d'autre dans la piéce) et on discute un moment en partageant des arachides et des sacs d'eau.
Il me raconte sa jeune vie (il n'a que 23 ans) mais je suis à deux doigts de chialer. Il est ivoirien et son histoire n'est faite que de pauvreté extréme, de mort etc... Il y a trois mois, le mari de sa soeur jumelle est décédé, elle était enceinte. La tristesse, la frustration et la honte de ne pouvoir l'aider l'ont poussé à partir avec ce qu'il avait sur le dos vers le Mali, un peu au hasard.
Il me dit qu'il n'a même pas pu lui dire un mot pour la réconforter alors il est parti pour s'infliger une peine, il dit qu'il doit souffrir pour être plus fort...
A la fin de son histoire, il me demande un cadeau pour se rappeller de moi, n'importe quoi... Je réfléchis... euh, je sais pas moi... je lui file mon briquet (un mauvais bic rose!) il est satisfait, c'est le geste qui compte. Le cadeau qu'il me propose lui, c'est une tunique que lui a fait sa mére. Je suis bouche bée!! Premier réflexe : "non, je peux pas accepter, c'est trés trés gentil mais je peux pas accepter ça, c'est trop important pour toi" Il me dit d'accord, mais à la tête qu'il fait je vois bien qu'il est trés déçu. Alors, je me rattrape en lui proposant mes sandales en échange de la tunique (parce que franchement le bic!!).
Il insiste pour pas que je l'oublie, là c'est clair que je l'oublierai plus!!
On se donne rendez-vous dans la soirée aprés que j'ai fait quelques lessives etc...
A 20h, je le retrouve chez lui, on part en ville (si on peut appeller ça une ville...) et on retrouve son ami Solo (ou Cyrille, coté chrétien). Ce dernier est aussi ivoirien, il vient d'Abidjan, il n'a que 20 ans mais il en fait facilement 25. Il est étudiant pour devenir professeur. Trés sympathique, curieux de tout, sa conversation est trés agréable. Il me pose plein de questions sur un peu tout, la vie en France, la politique, la crise etc... Il m'explique qu'ici les gens n'ont pas beaucoup d'instruction et qu'ils ne sont jamais sortis de la ville donc quand il croise un étranger il apprécie de discuter.
A la mort de son pére, il a dû déménager ici à Koro et il a fait une dépression tant la vie est différente. Il faut savoir qu'Abidjan est une ville trés occidentalisée, ils sortait en ville, allait en boite, allait à la plage le week end etc... et puis paf! en pleine adolescence il se retrouve au fin fond de l'afrique! finalement, il a décidé d'en prendre son parti et il s'est inscrit à l'ecole pour devenir professeur, il a une idée précise de ce qu'il veut faire, il veut une femme et une seule (son grand-pére en avait 4 et ça faisait que des histoires!) et peu d'enfants, 4 grand maximum!! Il ne restera pas au Mali, dés qu'il peut il part vivre soit en Côte d'Ivoire, soit en Afrique du sud, soit en Europe, mais il veut finir ses études avant et avoir un bon métier.
En plus, son équipe préférée c'est l'OM et il trouve qu'il faut virer Brandao, il est bien ce jeune!!!

lundi 22 février 2010

19 février

Je me léves à la fraiche et pars vite me promener dans Bandiagara.
C'est une toute petit ville ou plutôt un gros village. En un quart d'heure j'ai deja fait le tour. Les gens sont comme toujours trés accueillants, du coup le temps de papoter par-ci par-là, de me boire un excellent jus de Bissap "maison" et il est déja 9h00.
De retour à l'hotel je me dis que c'est vraiment trop dommage d'être en pays Dogon et de ne pas visiter un seul village. Alors je demande à Ali de la réception s'il accepterait de me louer son scooter. Il accepte à la condition que j'ailles au village de Songho parce que la piste est bonne et que je ne risque donc pas de lui abîmer son "cheval blanc" comme il l'appelle.
A mon avis il a dû regretter de me l'avoir filé parce que mon départ est... comment dire... rodeoesque, j'ai un peu de mal à passer les vitesses, elle sont trés dures.
J'arrive quand même à m'y faire assez vite et là c'est le top, la liberté totale!!
Né pour être sauvaaaaaage!!!
J'arrive à Songho une demi-heure plus tard. Je suis directement accueilli par quelques gars allongés à l'ombre d'un arbre. Ils me proposent de garder le scooter et m'indiquent l'entrée d'un campement où je pourrai boire un coup.
Je sirote un sprite bien frais quand un homme vient à ma rencontre.
Il s'appelle Daouda, il est guide.
Ce qui est bien c'est qu'il ne fait pas le forcing, il me dit ce qu'on peut visiter ici et comme je lui dit que je ne suis pas trés fortuné, il lâche l'affaire.
On discute un moment de tout et de rien à l'ombre d'une paillote dans le jardin avec quelques amis à lui...Au bout d'un moment je me décide à lui dire que je vais quand même faire la visite avec lui, banco!
On part donc faire le tour du village, c'est aussi bien qu'à la télé!!! C'est magnifique et les rites sont incroyables mais franchement je vais pas ressortir tout ce qu'il m'a dit (surtout que je ne peux pas agrémenter de photos... ) Arrivés devant la grotte, alors que je prends une vue d'ensemble du village j'aprerçois un feu, cool ça fait bien sur la photo! Daouda se met à crier en direction opposée. Il m'explique qu'une case vient de prendre feu et que tout le village va accourir avec des sceaux d'eau.
Oups, j'avais pas compris que le feu était involontaire... Ca crie de partout et ça court dans tous les sens, le feu est finalement maitrisé mais la case a pratiquement disparu, heureusement il n'y avait personne à l'intérieur.
En redescendant, le propriétaire nous dit qu'il ne comprends pas, il n'était même pas chez lui et le feu semble avoir pris tout seul. Daouda se tourne vers moi et me dit : "on a de la chance tu sais, c'est là qu'on est resté longtemps tout-à-l'heure!"
Aprés 2 heures de visite, je remonte sur mon scooter : direction Bandiagara.
Lorsque je rentre, Ali me dit que Issa est venu juste aprés mon départ et qu'il a fait un malheur!
"Il a dit que tu es son ami et que c'est lui qui devait s'occuper de toi!!!"
En fait, Issa a décidé que je lui appartenais, je sais pas pourquoi, il estime qu'il y a comme un accord entre nous alors que depuis le début j'arréte pas de l'envoyer c... bizarre ce garçon!
Je vais tout de suite le voir, lorsque je lui demande c'est quoi le probléme, il me dit qu'on parlera aprés. J'ai l'impression d'être dans un épisode d'amour, gloire et beauté :
"Issa en veut à Ali qu'il accuse de lui avoir volé Stephane, mais Stephane veut rester libre. Alors Ali dit à Stephane que Issa n'est pas content. Lorsque Stephane va voir Issa, ce dernier ne veut pas lui parler tout de suite, tout ça est encore trop douloureux." (Travelling avant sur le visage tourmenté de Issa, sous-ligné par une montée de violons, fondu au noir.)
Je passe le reste de la journée à boire des coups et à bouquiner, passant de bar en bar tel un ivrogne ou un junkie "fantaïnomane".
Le soir je vais au restaurant de l'amitié où j'ai promis à Ismaela de venir manger. Il me donne rendez-vous demain à 6h30 pour prendre mon petit déjeuner comme ça il m'attrape le premier minibus à destination de Koro qui passe.
J'aime bien quand tout est calé à l'avance!

vendredi 19 février 2010

18 février

A 6h45, je suis devant la gare des taxis à destination de Bandiagara.
Bon, en fait c'est la gare DU taxi et puis la gare c'est plutôt un petit cabanon en taule ondulée.
Il y a deja un client qui attend, on ne partira que quand la voiture sera pleine, donc 7 clients en tout.
Il me dit, confiant : "tu ne vas pas attendre longtemps!".
Une jeune femme se joind à nous une heure plus tard et on attend... on attend...
A 9h, un Nazgùl arrive avec ses 3 enfants. Je comprend pas tout ce qui se dit mais on commence à être pas mal à attendre, quant à savoir qui part exactement, on verra bien...
Un peu aprés, un taxi arrive, un homme aide ce que je crois d'abord être une vieille femme, à monter dans notre taxi-brousse. En fait, c'est une jeune fille dont la jambe est serrée dans une sorte d'atéle de fortune faite de tissu et de petits bouts de bois. Le passage d'un taxi à l'autre l'a fait terriblement souffrir, elle pleure et hurle de douleur. Une fois installée, elle semble s'apaiser un peu. Le gars de "l'agence" me dit qu'elle a la jambe cassée mais que l'hopital veut la lui couper alors ils l'emménent à un guérisseur en pays Dogon qui saura quoi faire, lui!
On charge les bagages sur le toit et tout le monde monte dans la voiture...mais tout le monde! Même le gars que j'avais pas remarqué derriére l'arbre! Je les regarde s'entasser et je dis au chauffeur "y'a plus de place là!" Il me répond qu'au milieu c'est prévu pour 4 donc c'est bon... Oui mais ils sont déja 6?!! C'est vrai qu'ici on ne compte pas les enfants comme passagers! J'arrive à poser une fesse sur la banquette et en forçant un peu pour fermer la porte... raaaaa... ça passe!!
Donc pour résumer, il y a la fille avec la jambe "cassée" assise à l'arriére avec sa mére, devant il y a le chauffeur, deux hommes et un enfant et au milieu je partage la banquette avec 3 femmes et 3 enfants... Heureusement que le trajet ne dure pas plus de 2 heures!!!
Sitôt descendu de voiture, je me fais bien entendu brancher par des guides. Et bien entendu, il n'y a rien à faire, ils me suivront de toute façon jusqu'à l'hotel. M'en fous, je fais ma vie tout en restant calme et courtois!
Je réserve ma place sur le toit pour un montant record (1500 Fcfa la nuit!!!) et je me cale pour boire un coup dans le patiot trés sympa de l'hotel.
Deux des guides reviennent à la charge, Issa et Mathieu. "C'est mon frére qui s'occupe des taxis à Mopti, il m'a dit que tu venait".
AAAAH d'accord, c'est ça qu'il m'a dit quand je suis parti!!! J'avais rien compris, sauf qu'il parlait quelqu'un guide là-bas (à Bandiagara) et quand je lui ai dit que je ne voulais pas de guide, il m'a répondu "oui oui, j'ai trés bien compris que tu n'en veux pas!". Et bin alors???
J'explique à Issa et Mathieu que c'est pas la peine, il faut lâcher la faire, je leur filerai rien et je compte repartir vite. Ils insistent encore beaucoup en disant qu'on en discutera plus tard, que je peux changer d'avis etc... Bref, pour m'en débarrasser je leur dit qu'on se verra plus tard.
Aprés une bonne douche et une demi-sieste sur un banc de l'hotel, je pars au cyber.
Sur le retour, qui vois-je? Mes "amis" m'attendent pour discuter.
Là, je suis tréééés clair, je ne veux pas de guide, je ne donnerai pas d'argent, je veux être tranquille. Alors Issa me fait le coup des vieux amis, il n'y a pas d'histoire d'argent entre nous etc... Et oui, on est copain comme cochon, c'est bien connu!! Finalement, je leur lâche qu'au cas, on ira éventuellement boire un coup ensemble demain, comme des potes de toujours, quoi!
Je monte m'installer sur le toit. Là, c'est pas comme au "doux rêves", il n'y a rien, pas un matelas, pas une couverture et pas un coin d'ombre. Par contre, ils ont pensé à laisser des pierres et des bouts de bois, c'est trés pratique pour tendre la tente quand même.
Pendant que je m'installe, j'entends juste en bas, des balances de guitare. Cool, y'a un concert en plus. Je descend m'installer pour manger le menu du jour devant un petit duo (guitare/percus) sympa mais un peu répétitif ( 2 morceaux joués toute la soirée!).

17 février

"Une journée de rien pour en faire!" comme dirait ce grand poéte des années 80 à la cravatte en cuir...
En fait, c'est même la journée de trop à Mopti. Hier, j'ai hésité et puis finalement je me suis dit qu'une journée à la cool de plus ça pouvait pas faire de mal...
Dés le levé, j'en ai marre de stagner, le probléme c'est que le temps que je me lave, déjeune etc. il est deja 10h. Ce qui m'obligerait à faire la route à la pire heure de la journée. Donc, je prends sur moi et je décide de rester tranquille à jouer de la guitare et à boire des coups.
Le soir venu, je me rends au Bissap café pour me taper un bon gueuleton en l'honneur de Mopti et pour lui faire mes adieux.

mercredi 17 février 2010

16 février

Levé à la fraiche, je repars dans Mopti mais par l'autre côté histoire de longer le Bani jusqu'au centre-ville.
En chemin j'achéte quelques "galettes" qui ressemblent étrangement à des pancakes. C'est bon mais la texture n'a quand même rien à voir et puis il manque du sirop d'érable...
Je suis toujours autant sollicité sur le trajet, j'ai l'impression d'être Ségoléne Royal en campagne présidentielle : un robot qui fait des coucous à droite, à gauche, en haut, en bas...
Dans une ruelle, une vielle dame m'interpelle. Je m'approche et elle me parle nature en bambara. Je lui dis que je comprend rien. Elle rigole et elle enchaine pareil, elle me sort un long monologue auquel je ne comprends rien de rien! Alors elle se tourne vers un petit cabanon de l'autre coté de la rue, en plein cagnard et s'adresse à quelqu'un. J'entends une voix d'homme qui me lance : "Soyez le bienvenu!!"
On peut facilement se perdre dans les petites rues de Mopti... et c'est même recommandé. On peut assister à des scénes de la vie quotidienne et admirer les rues en banco, les routes parfois pavées, souvent en terre. Il est recommandé aussi de ne pas avoir le nez trop sensible, les "égouts" sont à ciel ouvert et sont tous bouchés. C'est pour ça qu'on la surnomme la "Venise du Mali" ?
Ca n'enlêve quand même rien au charme de cette petite cité.
Je retourne déambuler dans le marché et je m'installe au Bissap café. Re-ballades jusqu'en début d'aprés-midi où la température est intenable. Je commande au Yérédémé une énorme assiette de riz au gras que je n'arrive pas à finir et je passe la soirée tranquillement entre guitare et sirotage dans le patiot.

mardi 16 février 2010

15 février

Aprés un copieux petit-déjeuner, je remonte sur le toit pour "améliorer" mon hamac. Il est super mais les cotés remontent un peu trop à mon goût et puis il manque des barres pour qu'il soit plus à plat et donc un peu plus confortable.
J'ai deux cordes d'escalade, du coup je teste toutes les possibilités qui me passent par la tête. Vous allez dire "t'as que ça à foutre?" bin, un peu oui, mais en même temps je compte dormir souvent en terrasse à partir de maintenant : 1. parce que c'est mieux que les chambres pour la vue et la température et 2. parce que c'est pas cher mais alors pas cher du tout !
Un de mes tests me plait particuliérement. Par un habile "jeu de noeuds", j'ai coincé les extrémités du hamac de façon à ce que les cotés ne remontent pas trop et l'interieur est un peu plus tendu pour offrir une surface un peu plus plane.
Sur le papier c'est une idée de génie...
En pratique, à peine me suis-je allongé que le noeud "sud-ouest" se défait. Donc, chute lamentable au ralenti, je me retrouve la tête en bas, la jambe droite coincée en haut et mon bras gauche au sol. Celui-ci appuie tellement sur la moustiquaire (que j'avais intelligemment pris soin d'accrocher!) que les coutures se déchirent, provoquant un effet "élastique" qui fait voler les deux fermetures éclair. Je les entend tomber au loin... Mais avant d'entreprendre d'aller les chercher, je dois me sortir de ce mauvais pas (on dira ce qu'on voudra, l'Afrique c'est quand même imprévisible, à tout moment on peut... pffuittt!). Je mets un bon moment avant de me dégager et ce bien entendu, avec la grâce que vous imaginez.
Tout ça pour dire que je passe cette putain de journée à réparer mon putain de hamac!
Heureusement maintenant je maitrise l'art de la couture, aujourd'hui je suis d'humeur "Desigual".
Au final, je le réinstalle exactement comme il était...
Je décide de retourner au Yérédémé pour le repas.
Lorsque j'arrive, une graaande table est réservée et il y a deux gars assis à celle d'à coté, plus petite. C'est là qu'on m'installe.
Ils sont arrivés hier à Bamako, ont pris le bus direct et viennent juste d'arriver à mopti, ils sont épuisés (j'arrive à le comprendre) et comme ils n'ont que dix jours, ils partent demain à la premiére heure en pays Dogon. C'est le même dilemne que nous avions eu avec Cécile : essayer d'en faire le plus possible pour tout voir quitte à courir pendant dix jours ou prendre le temps d'apprécier moins de choses mais à leur juste valeur... On a opté pour la version piscine.
On attend nos plats quand le graaand groupe débarque. C'est le troupeau de filles du stage de danse venu de Lille pour 15 jours. Elles étaient en pays Dogon depuis samedi, j'avais fait connaissance à l'hotel avec l'une d'entre elles qui est resté coincée pour cause de crise de Palu carabinée (elle est sous traitement mais elle l'a chopé il y a deux ans au Sénégal sans qu'elle le sache... il s'est réveillé ici!). Et dans la foulée, trois hommes et une femme viennent s'assoir à "ma" table. Je suis coincé au milieu de la foule.
Lorsque mes nouveaux voisins commencent à discuter, ça devient intenable. L'un d'eux, un peu efféminé avec un fort accent parisien s'amuse à refaire leur guide à Djenné en se moquant grassement de l'accent et du manque de culture de ce dernier (c'est vrai que pour un guide c'est génant mais quand même...).
Dés qu'une bréche s'ouvre, je me jette et je demande à être servi dans le patiot de l'hotel. Peu de monde, une table pour moi tout seul...le calme retrouvé!
Ensuite, je remonte sur le toit tel le lézard (dommage, j'avais enfin pu faire des photos de bébétes pour Marion mais à cause de "vous savez qui" et bien voila!!! bravo "vous savez qui" !!)
Comme tous les soirs, le spectacle est grandiose, vivent les pays où il y a assez peu de lumiére pour voir les étoiles !! (avec sur les oreilles Scott Matthews "Dream song" c'est de la balle!!).

JOYEUX ANNIVERSAIRE CLAUDE!!!!

lundi 15 février 2010

14 février

Vers 10 heures, je sors de l'hotel et prends la direction du centre-ville de Mopti. Sur le chemin je suis biensûr toujours autant sollicité par les enfants mais cette fois j'ai prévu le coup : j'ai emporté mon stock de stylos. D'ailleurs le stock se vide trés vite...
Premiére impression : Mopti, c'est de la balle!!
C'est super beau : Les maisons en banco (ainsi que la superbe mosquée!), les avenues ombragées, le Bani qui la traverse et le marché (trés trés) typique. Bref, la bonne giffle! (malheureusement, vous ne pourrez pas voir les superbes photos que j'ai fait parce qu'une certaine Cécile L. est rentrée en France avec mon cable USB. Je propose qu'on lui trouve un gage, j'attends vos propositions!)
Et bien entendu, comme partout au Mali, les gens sont adorables, souriants et avenants.
Je tombe par hasard sur le Bissap café, je m'y installe pour boire un jus... de Bissap (fleurs d'Hibiscus) délicieux. Un guide Dogon s'installe à ma table, je lui fais vite comprendre que je ne partirai pas avec lui mais il reste néanmoins et on discute tranquillement un petit moment.
Ensuite je reprends ma ballade un peu au pif. Je passe par les ateliers où on recycle les vieux barils en barbecues, je m'enfonce dans le marché le long du fleuve. Il y a beaucoup de choses appetissantes mais il fait tellement chaud que je n'ai pas faim du tout.
En fin d'aprés-midi, je retourne à l'hotel complétement momifié (et dire que les grosses chaleurs n'ont pas encore commencé!!) et je me cale dans le patiot avec un litre d'eau bien fraiche et mon bouquin...
Pour le repas (mon seul repas de la journée) je me rends au "Yérédémé" (aide-toi!) une association de femmes qui fait restaurant et boutique de souvenirs. Le repas est délicieux mais je le passe à coté d'une famille française dont la fille ainée (de l'âge de Morgane) me regarde de temps en temps avec des yeux qui disent "Peuchére!". Va savoir quel drame elle imagine pour que je me retrouve tout seul en Afrique. :)))

dimanche 14 février 2010

13 février

Je résiste tant que je peux au soleil mais à 9h30 je suis obligé de sortir en nage de ma tente. La terrasse est deja vide, tout le monde a remballé ses affaires et disparu.
Je cours prendre une douche et je m'installe dans le patiot ombragé et fleuri pour petit-déjeuner. Le lieu est carrément sympa. Ca me rappelle le Sleeping Camel pour l'atmosphére agréable et reposante.
Ensuite, je range ma tente et j'installe pour la premiére fois mon hamac de choc, j'ai trop hâte de le tester!!
La journée passe tranquillement, je peux enfin faire de la guitare plusieurs heures, ça faisait longtemps.
En milieu d'aprés-midi, je tente une sortie. Je pars  vers les berges du Bani, je suis sollicité tous les trois pas par des enfants essentiellement : "toubabou!!! donnes-moi des francs!" "toubabou, donnes-moi un cadeau!" "toubabou, bonbons!!!" Je crois qu'ils ont pris quelques mauvaises habitudes... Ca reste quand même trés supportable parce qu'ils n'insistent pas et sont tellement souriant!! La chaleur est encore trop écrasante, je retourne à l'ombre du patiot et bois un litre d'eau cul sec!
Le samedi à l'hotel "Doux rêves" (où je suis donc!) il y a toujours un concert. Je m'installes à une table pendant que les musiciens s'installent, ballafons, percus, danseurs/chanteurs : ils sont neuf au total.
Comme je suis seul, aprés le lâche abandon de Cécile (mais bon : pas de polémiques!) je m'installe à coté d'un groupe auquel les serveuses me croient appartenir. Du coup, je choisi pas mon menu, on m'apporte directement un genre de ragout de mouton. Comme je suis pas un chieur je fais remarquer l'erreur mais je prends quand même. A ce titre je pense que je ne suis déja plus tout à fait français, un vrai français aurait fait un scandale!! Je sais, je les ai vus : toujours des français... toujours!
Dés le début du concert, on nous annonce que ce soir tout le monde doit danser, tout le monde! Alors ça, c'est le genre d'annonce que j'adore, j'ai le démon de la danse en moi qui commence à bouillir! Je me dit que quand même, ils vont pas venir nous tirer sur la piste... que je suis naïf... et bien ils viennent nous tirer un par un sur la piste! J'ai à peine le temps d'imaginer une douleur au genou, que le gars me tire deja par le bras...merdeuu! "j'ai pas le choix?..." "pas le choix!!!" bon...
Ah... moi, la danse c'est mon dada : une aisance, un chaloupé, une énergie... en plus la danse africaine où il faut jeter ses membres dans tous les sens : c'est fait pour moi! Quand on est dans mon cas et qu'il faut absolument danser, être entre amis ça sauve, on fait le con, on discute un peu, la biére à la main et on s'esquive dés que possible. Quand les amis sont pas là, on peut pas faire toutes ces choses, alors on danse "sérieux"... heureusement, il n'y aura jamais aucune preuve video de ce moment de grande solitude.
Lorsque le morceau se termine je me rassois pour manger, le sentiment du devoir accompli.
Une fois le premier plat servi... putain ils remettent ça!!! non!!!!!!!! et biensur c'est quand vous voulez vous faire le plus petit possible que les gens ne voient que vous. J'arrive à esquiver en pretextant finir mon plat. Les danseurs, puis les serveurs et même la patronne de l'hotel viennent réguilérement me chercher. Je trouve toujours la parade. La patronne vient réguliérement me féliciter sarcastiquement pour ma "superbe danse"... Laissez-moi euh!!!!
La musique est vraiment trés bonne, ça joue trés trés bien et en plus y'a de la mise-en-place, c'est pas de l'impro totale comme souvent. Les danseurs aussi sont excellents, on dirait qu'ils font n'importe quoi pais c'est exactement le même n'importe quoi, hyper en place!
Lorsqu'ils annoncent le dernier morceaux je sens qu'il faut absolument que je disparaisse sinon je vais pas y couper. Mais la patronne est sur ma route et un serveur me regarde, je me sens pris au piége... je prends mon courage à deux mains... et je m'échappe. Lorsque je passe devant elle, elle me dit en rigolant "oooh, pour le dernier morceaux quand même..." Je lui fais signe que j'ai pas le temps en lui montrant la montre imaginaire sur mon poignet.
Enfin au calme, je m'installe dans mon hamac, sous les étoiles, il fait frais... trop la classe!

samedi 13 février 2010

12 février

"Il faut être là avant 8h!!!" m'a dit le gars de la Somatra hier.
A 7h45, je suis à la gare routiére, assis bien sagement avec mes sacs et (enfin!!!) ma petite guitare. Et j'attends patiemment, la télé de droite passe des dessins-animés, la télé de gauche passe william Leymergie : mon coeur balance...
J'attends... ...
A 9h00 on charge les bagages. A 9h30 on s'installe (cool, je suis dans les premiers!). A 10h15, on démarre! L'attente en plein cagnard a déja eu raison de moi, je suis trempé!
Le trajet n'est pas passionnant vu que je l'ai deja fait 2 fois avec Cécile il y a quelques jours.
A 16h on est à Ségou. Le temps d'avaler en vitesse un peu de mouton et un jus de Bissap et on repart. En cumulé on a pas dû s'arréter plus d'une heure sur la totalité du trajet.
La nuit arrive, il est 19h30, un dilemne se pose à moi : Descendre au fameux carrefour et tenter de prendre un taxi en espérant qu'il y en ait, au risque de devoir dormir dans la pampa ou, tracer jusqu'à Mopti. Mais vu l'heure qu'il est et la distance sur la carte, je risque fort d'arriver trop tard pour l'hotel et vais devoir passer la nuit à la gare routiére comme à mon arrivée à Bamako...
Finalement, je n'aurai pas de décision à prendre puisque je m'endors et me réveille à... Sévaré!!
Sévaré?? mais c'est aprés Mopti!!!
Je regarde mon routard : en fait la jonction des pages sur la carte a faussé mon jugement (notoirement infaillible), Sévaré se trouve bien avant Mopti (par la route) mais à peine à 15 km. Je regarde l'heure : 22h00! Cool, j'ai le temps d'aller à l'hotel en plus!!
En descendant c'est l'habituelle corrida pour récupérer les bagages tout en discutant avec les taxis qui se battent presque pour m'emmener.
Arrivé à l'hotel on m'annonce direct qu'il n'y a plus de places, gros fussoir!
Mais, il reste des places sur la terrasse : c'est parfait c'est là que je voulais dormir ! La nuit derniére j'ai pas fermé l'oeil à cause de la chaleur : je veux dormir dehors.
Et en plus c'est ce qu'il y a de moins cher!
Bon, même la terrase est bondée mais je trouve quand même un petit coin pour installer ma tente (il faut un peu d'imagination  pour la faire tenir vu qu'il est difficle de planter des sardines...) et me voila couché, à Mopti, sous les étoiles.
Comble de luxe : il me reste assez de batterie pour regarder un épisode de Madmen (et oui, encore...)

11 février

A 6h00 le réveil sonne, Cécile a son avion à 8h00.
Le temps de se préparer et on monte dans le premier taxi qu'on croise. Le trajet se fait dans une ambiance super festive, le chauffeur à la bonne idée de nous passer de la bonne vieille musique des années 90 (Gala etc...) youhouhouuu!
L'aéroport est fait de telle maniére que l'on ne peut s'installer ensemble à la cafétéria. On grignote quelques gateaux sur un banc dehors et on se dit aurevoir... c'est la super fête!!
A peine sorti, je me fais brancher par 3 gars qui s'occupent de me trouver un taxi pour le retour. On parle "championnat de France" un peu petit moment ( ils savent tout sur le foot français : Deschamps, Niang, Brandao "qui apparemment se met à jouer quand je suis loin, mais ça va pas durer il est trop bidon !", Gourcuf pére et fils etc...).
Mon taxi arrive, le gars fait au moins 200 kilos (selon l'échelle marseillaise). On s'arréte à une station-service. Comme toujours on est assaillis par des gamins avec leurs sceaux qui veulent une piéce. Comme toujours je refuse mais ce matin il me reste des gateaux du "petit dej". Je fais la distribution, le chauffeur me dit que c'est bien et il lorgne sur ce qu'il reste avec appétit. Lorsque je lui donne il se régale comme si c'était de la grande bouffe, il me remercie plusieurs fois.
En route, une jeune étudiante nous rejoint. Ils discutent en Bambara et de temps en temps le chauffeur se tourne comme pour ponctuer leur conversation : " les femmes, elles m'épuisent!!". Elle lui dit de me traduire ce qu'il disait.
Lui : "Moi, je travaille toute la journée et quand je rentre ma femme elle trouve toujours un truc à me faire faire et puis elle parle trop, moi j'aime pas parler. Du coup, cette nuit j'ai dormi dans ma voiture!"
Elle, morte de rire : " C'est pas ça la vraie raison, dis-lui ce que tu m'as dit"
Lui " les femmes maliennes elle veulent tout le temps faire l'amour, ça me fatigue!!"
Elle : "Il dit que sa femme c'est un morceau de bois, elle bouge pas !"
On la dépose à son université où elle étudie les sciences et on repart dans les embouteillages Bamakois... plus d'une heure pour rentrer alors que l'aller avait pris à peine un quart d'heure.
Je passe la matinée à somnoler, tout guilleret... ...
Vers midi, je passe de la chambre au dortoir où j'ai réservé encore une nuit ici et je pars en ville...
Petit café au CCF. Je suis pas super dispo, une jeune femme s'installe à ma table et m'explique qu'elle a plein de problémes. Je lui réponds par cette phrase hautement philosohique et pleine de compassion : "on a tous des problémes" et je me casse...
Ma mission est de trouver un ordi pour l'association qui doit m'accueillir à Ouagadougou. L'envoi depuis la France a foiré et je compte bien en trouver un pas mal d'occasion ici, quitte à me le trimballer sur le dos...
Je fais plusieurs magasins, on me donne rendez-vous plus tard le temps d'en trouver, on m'emméne en booster pour en tester etc... mais tous les prix qu'on m'annonce sont vraiment trop élevés pour moi...aie!
Probléme remis à plus tard : je dois y réfléchir...
Je trace de l'autre coté de la ville pour réserver bien à l'avance ma place dans le bus, histoire de la choisir pour une fois!
Je prends un billet pour demain 8 heures, il ne s'arrête pas à Djenné, il va à Mopti mais il y a possibilité de s'arréter au carrefour avant et de prendre un taxi... bonne prise de tête en perspective, mais bon : chaque chose en son temps!
Sur le chemin du retour je prends un énorme stock de beignets aux piments que je vais partager devant la télé dans la cour de l'hotel.
A 21h00, je suis au lit. Mad men le retour : ça c'est cool !

jeudi 11 février 2010

10 février

A peine sorti de la chambre, je me fais alpaguer par Moussa qui dort dans une tente dans la cour. Lorsque je lui lâche qu'on compte aller déjeuner tranquilles, il insiste pour nous emmener chez "son frére" qui tient le "café Dogon" à quelques rues.
Quand on s'installe pour manger, il nous laisse enfin tranquilles le temps qu'on avale notre "nescafé/lait concentré/pain/confiture". Il est sympa mais au réveil, c'est bien de commencer soft, surtout qu'on veut profiter de notre derniére journée ensemble...
Le "bar" en question est sympa mais trés sommaire comme un peu tous les maquis de Bamako. Rien à voir avec ceux de Conakry qui ressemblaient plus au café Damu ( c'est-à-dire terrasse confortable et spacieuse). Ici, c'est souvent un petit cabanon sur le trottoir qui tient lieu de comptoir/cuisine et un petit banc en bois pour les clients, éventuellement une petite table.
Le lieu ne doit pas être souvent fréquenté par des blancs parcequ'un couple qui parait aisé décide de ne pas s'assoir ici à cause de nous. On comprend pas le Bambara mais eux, on les a bien compris! (Il fallait bien qu'il y ait quelques cons aux Mali!).
On promet à Moussa qu'on ira à son magasin pour faire nos emplétes d'avant-départ, il est sympa et il l'a bien mérité.
Petite ballade en ville et on retourne manger au CCF où nous étions hier soir, histoire de profiter du patiot en journée et aussi de la bonne cuisine pas chére qu'on y sert. A coté de nous, il y a ce même homme d'affaire arabe qui se prend pour le maitre du monde, trés éxaspérant!!
Ensuite, re-ballade en ville jusqu'au magasin "Afric-art" où nous conduit un gars dans la rue.
Moussa nous y rejoint un bon quart d'heure plus tard.
On s'installe confortablement aprés avoir fait notre choix et on commence à discuter. Il a beau dire : " Ici on fait pas comme chez vous, je donne un prix mais aprés je vais baisser, de toute façon on est en famille", on finit par lui lâcher une somme sympathique (pour ici!). On est descendu un peu quand même et en s'accrochant on aurait pu avoir moins mais si c'est juste pour avoir la satisfaction d'avoir marchandé ça n'a pas beaucoup d'intéret : le but c'est de faire nos achats sans se ruiner mais de façon à ce que ce soit intéressant aussi pour lui ...
Pause obligatoire de ré-hydratation au frais : aujourd'hui il fait une chaleur terrible!
Quelques achats de plus, notamment au marché aux fruits et on rentre à l'hotel.
Là, nous attend un défi que nous avions repoussé jusqu'au dernier moment : faire aussi bien que Michel pour emballer la guitare marrakchi qui est plus grosse que l'autre... On galére un petit moment avec ça, on récupére les emballages mais notre mauvais scotch de bureau est inéfficace et puis il manque des bouts de carton!
On repart en urgence en ville, on achéte un gros rouleau de chatterton et on demande si on peut récupérer du carton dans quelques magasins d'électro-ménager. Bien entendu, il n'en est pas question, dans un pays où tout se recycle, le carton reste utile trés longtemps, alors le donner à des toubabs en plus!
On s'en sort finalement pas si mal, reste un gros trou dans notre emballage autour de la caisse mais on verra plus tard.
On part manger au resto végétarien où j'avai mangé à mon arrivée à Bamako avec Mikael.
C'est une jeune toulousaine qui tient l'établissement ce soir. Elle nous raconte qu'elle est avec un Malien, le propriétaire des lieux. Ils pensaient faire les aller-retours avec la France "mais les choses n'ont pas tourné comme on voulait, j'ai dit à ma famille que je partai un mois et ça fait un an que je les ai pas vus."
En plus, lui n'est pas là actuellement donc elle doit tenir le resto seule et comme elle vient de trouver du boulot dans une école elle commence à sérieusement fatiguer... On est en train de discuter quand un grand gaillard vient s'assoir entre elle et nous, nature, et commence à la brancher lourdement. Cécile trouve qu'elle a beaucoup de patience, j'imagine qu'elle doit rester diplomate pour s'intégrer...
Le repas est trés bon, on rentre à l'hotel directement aprés. Couchés depuis quelques minutes on se souvient que le carton pour la guitare n'est pas fini. Plan B : on découpe mon tapis de sol et on finit l'emballage avec !! Le résultat est une pure merveille de maitrise ety d'harmonisation des matiéres.  Pour l'efficacité... on verra bien!

mercredi 10 février 2010

9 février

Le temps de dire aurevoir à tout le personnel trés sympathique du "Sleeping Camel", de prendre une photo avec Cheik qui est trés fier de sa chemise taillée sur le modéle de celle de Stephane (tailleur champion : 3 heures chrono pour couper et coudre!!), on charge notre barda et on trace vers le centre-ville.

Nous avions réservé la semaine derniére nos deux derniéres nuits à la maison d'hôte "Lafia".
L'accueil est toujours aussi chaleureux. Ici, rien à voir avec le calme "protégé" du sleeping, on est au coeur de la ville chez l'habitant, les femmes font la lessive dans la cour pendant que les hommes regardent la télé sur un petit banc en bois, les enfants s'amusent... la vraie vie des bamakois :)
Ballade vers la Cathédrale qu'on voulait visiter mais malheureusement elle n'ouvre que pour les messes...
On flâne dans la ville, nous nous nourrissons exclusivement de beignets le midi depuis que nous les avons découverts : tout simples, bien gras mais délicieux...(et la sauce piments, aie aie aie!!!) 




En fin d'aprés-midi, on câle 2 heures dans notre chambre, terrassés par la chaleur...
Puis, on sort pour aller manger.
L'air Bamakois est saturé d'une fumée épaisse, on comprend mieux pourquoi de nombreuses personnes portent des masques. Il est carrément difficile parfois de respirer entre la pollution, la poussiére et les nombreux feux allumés un peu partout!
Le repas que l'on nous sert au restaurant du CCF est excellent! Le service impeccable et les serveur trés sympathiques (même si la femme au comptoir inverse notre note avec une autre table "excusez-la, son mari est parti avec une autre femme" nous dit l'un des serveurs en riant!).

mardi 9 février 2010

8 février

Réveil au "Sleeping Camel" dans le calme et la douceur ambiante...
Gros petit déj' à la française au café Amandine, le bar "hyppé" de Badalabougou.
Un coup de taxi et on se retrouve en centre-ville, longue marche au hasard dans les rues, sous le cagnard. On passe par le marché pour acheter quelques épices en traversant la halle surchauffée de vente de viande à l'étalage (petite accélération du pas et apnée obligatoire!).
On s'arrête pour boire un coup au musée de Bamako qui semble totalement abandonné. On ne dépassera pas le parc tant les statues qui s'y trouvent nous paraissent déja bien défraichies. A noter : le prix de la photo (100Fcfa) et du filmage (2400Fcfa).  Donc pas de photos!!
Journée à marcher et à boire des coups. On alterne des moments de folie (brouhahas, surpopulation, des voitures dans tous les sens, impossible de marcher...) avec des pauses de calme pour récupérer un peu...
Retour au Sleeping en fin d'aprés-midi pour se doucher et se préparer, ce soir on fête notre brune au "Savana"!!
Le taxi nous dépose devant le Savana fermé (...tous les lundis!). On se démonte pas, on fêtera notre brune coûte que coûte! Ce sera au "Diplomate" un peu plus loin, bar-resto fréquenté par la haute de Bamako et les toubabs expatriés. Tenu d'ailleurs par un français à l'allure 100% expat' ( le bidon fier, la nuque longue blanche et la calvitie!)
Soirée trés sympa, : trés trés bonne bouffe, on enfin pu remanger de l'atiéké (mais version gastronomique), excellent capitaine...

PETIT APARTE...

Pour remercier la famille qui m'a si gentiment reçu à Saint-Louis, j'aimerai vraiment participer à l'amélioration de leur quotidien.
La meilleure solution me parait être d'offrir à l'un d'entre eux un outil de travail plutôt que de l'argent!
En réfléchissant et en me renseignant un peu, j'aimerai acheter une voiture à Thiérno afin qu'il puisse devenir taxi à son compte et à Saint-louis (il est obligé de chercher du travail à Nouakchott actuellement).
On trouve en France de vieilles Mercedes à moins de 1500€ qui peuvent servir encore des années en Afrique.
Si certains d'entre vous veulent participer à l'achat de cette voiture, ils sont les bienvenus ;)
Il reste encore quelques questions à régler comme par exemple l'acheminement jusqu'au Sénégal, si ça branche quelqu'un un petit voyage vers le sud, avis aux amateurs ! (et l'accueil à destination est garanti!!)
Voila, c'est une idée comme ça, on va essayer d'aller au bout et si c'est pas réalisable on cherchera autre chose, si vous avez des suggestions, n'hésitez pas...

dimanche 7 février : JOYEUX ANNIVERSAIRE MAE !!!!!

Image du Blog lygane.centerblog.net


Image du Blog lygane.centerblog.net


...de la part de Marraine et Stephane, on pense très fort à toi!!

lundi 8 février 2010

7 Février

Levés à 6h00! Et oui, un chauffeur nous attend pour prendre la piste dés 7 h. Mais cette fois, c'est pas un taxi pourri mais le transfert de l'hotel et on a donc droit à un super pickup 4X4 flambant pour affronter le "désert".
En moins d'une demi-heure nous atteignons le goudron. C'est là qu'il nous dépose dans un petit village pour que nous prenions le premier bus qui passe.
A peine descendus du pickup, un petit garçon, Yaya, nous apporte deux chaises en plastique et nous voila installés au bord de la route à la fraiche. Le petit village se réveille petit à petit, certains dorment encore derriére nous à même le sol, les femmes commencent à piler le mil et les enfants sont deja trés actifs pour préparer les étalages, la "station service" etc...



Vers 8h15, nous montons dans le premier bus qui passe en direction de Ségou. Retour dans le roots, nous sommes accueillis par une délicate odeur de charogne, il faut enjamber plusieurs sacs pour atteindre 2 siéges complétement défoncés, au fond, sur le moteur. L'hygiéne demanderait une sérieuse révision, interdit ne serait-ce que de poser sa tête contre le fauteuil ! Les vitres sont parsemées de déjections nasales...
mmm... nous n'avons pas encore déjeuné...
Pourtant, à chaque arrêt, les vendeurs se jettent sur le bus pour nous vendre de tout (igname, lait, oeufs, cacahuètes, gateaux, boissons etc...). Tout le monde mange allégrement sauf nous, peut-être sommes-nous un peu trop délicats?...

Arrivée à Ségou un peu plus de deux heures plus tard. Opération retrait d'argent (nous sommes à sec!). La troisiéme banque est la bonne (!!).
De nouveau riches, nous allons prendre nos tickets à la station Somatra que nous adoptons définitivement : pas de crottes de nez, pas d'odeur de charogne et pas de poules!
Et c'est reparti pour 3 à 4 heures en direction de Bamako. Les conditions sont meilleures mais quand même : Nous sommes esquichés entre la vitre et une voluptueuse femme qui accueillera gentiment Stephane sous son aisselle pendant tout le voyage...
Nous arrivons à Bamako en fin d'aprés-midi complétement desséchés et épuisés, nous ne cherchons pas d'hotel, nous allons directement au Sleeping Camel où nous savons que l'accueil sera sympathique (les chambres aussi d'ailleurs).
Le taxi qui nous y amène, Sambala, nous demande 2000 Fcfa pour la course, mais on connait les tarifs, il n'insiste pas, ensuite il demande :
"vous m'avez payé déja?"
"ben, non!"
"Vous attendez quoi?"
"D'arriver à destination!"
Il rigole : "Ah, vous connaissez la chanson!"
Il nous dit qu'il a vécu 5 ans à Montréal et qu'il aime bien la mentalité occidentale, mais qu'il est parti un peu tard, à 47 ans, et que son pays lui manquait trop. Il nous prédit que nous y serons heureux : " ils aiment les gens là-bas !" c'est encourageant :)
Finalement, nous prenons son contact au cas où et lui donnons 2000 Fcfa parce qu'il est sympathique et trés commerçant ;)
Aprés avoir englouti une pizza chacun (seul repas de la journée!) nous allons faire un tour au Cyber café et là... surprise!!! NOUS AVONS RECU NOTRE BRUNE!!!
Et là, vous vous dites : mais, qu'est-ce que c'est qu'une brune?
Et bien en langage d'immigrant canadien, c'est la confirmation de l'émission de nos visas de résidents permanents. En gros, on peut désormais partir vivre quand on veut au Canada :))))))) Champagne!!!
(enfin, Flag pour Stephane et gros rouge qui tache pour moi !!)
Image du Blog lygane.centerblog.net

dimanche 7 février 2010

3, 4, 5, 6 février

3 Février
Réveil vers 9 heures, petit déj' (toujours sur la terrasse, les pilotis, le Niger etc...).
Petit tour en ville pour trouver un nouvel hotel, on retourne chez les soeurs blanches mais il n'y a plus de place...
On mange un petit riz au gras chez "Damu" (très bon d'ailleurs) et là on recontre Moussa qui nous tient la jambe pendant tout le repas pour nous vendre un tour en pirogue chez les Dogons (sympa mais un peu bavard...). On en veut pas de son tour de pirogue (un peu cher pour nous en fait) mais par contre il nous indique un hôtel pas loin et pas cher.
L'hôtel se trouve en plein centre, c'est chez l'habitant, très propre, très sympa et pas cher !
Puis nous allons faire un tour au Musée national, petite visite, petite boissons sur la terrasse (jus de Tamarin et de baobab), puis nous avons assisté aux répétitions d'un spectacle de danse.



Retour en taxi vers le centre ville, petit détour par le "Sleeping Camel" où nous comptions trouver Mikael, mais il n'était pas là... c'est pas grave nous profitons de l'excellente cuisine et du calme ambiant...

4 Février

On se lève tard, on file au Centre Culturel Français prendre un café, on grignote vite fait et on trace prendre le bus pour Ségou.
C'est parti pour 3 à 4 h de bonheur ! bus plein, il est 14h, le soleil frappe et il fait chauuuuuuuud, heureusement la promiscuité rechauffe ! Il faut éviter les vaches, les chèvres, les ânes, les poules, les gens et les énooormes camions surchargés qui viennent en face !



Arrivée à Ségou vers 18 h, première mission : trouver un hôtel (c'est pas facile avec le Festival, tout est complet). La seule chambre que l'on trouve (si on peut appeler ça une chambre) ressemble à un squatt de toxicos, si ça c'est pas du roots !!! Un lit fait de quatre planches, un carré de mousse en guise de matelas, un drap qui semble être là depuis plusieurs siècles et la salle de bain !!! Ah oui parce que c'est un chambre avec salle de bain ! enfin... des toilettes dans un état de décomposition avancée, une douche (un tuyeau qui sort du mur avec une mauvaise poire et les robinets qui restent dans la main), enfin le grand luxe quoi !

On s'échappe dès qu'on peut tellement c'est sordide...
Ce soir c'est concert sur le Niger, le site est super beau, l'ambiance géniale, tout le monde est là pour faire la fête : un super moment !


05 Février

Lévés vers 10h, petit café au bord du Niger (vue magnifique). Nous décidons néanmoins de quitter Ségou, l'attraction du Festival fait que les marchands ambulants traquent tout ce qui bouge, il faut être très patient... et puis tous les autres hôtels sont complets et il est hors de question qu'on redorme dans celui d'hier !
Grâce au routard nous n'avons jamais trouvé les bus pour Teriya Bugu (notre prochaine destination) l'heure tourne et nous n'avons aucune envie de rester là...
Nous négocions avec un taxi pour qu'il nous y amène directement.
Nous voilà partis pour environs 50 km de goudron et  37 km de piste (roots là aussi le taxi hein, pas celui avec la clim et des amortisseurs, non, un bien pourri, attention les fesses !).


Nous mettons moins de deux heures à atteindre le "Paradis du Mali" tel qu'il est décrit partout. C'est vrai que vu le désert que l'on traverse pour y arriver, on a douté jusqu'à la dernière minute.
Mais c'est bien vrai !!!! Le paradis existe !!! Nous y voilà !





En plus, Saint Pierre (qui se nomme Isaï ici) nous offre une chambre climatisée pour le prix d'une ventilée.
Petit plouf dans la piscine bien mérité, excellent repas, excellente nuit, merci la vie !

06 Février

Programme du jour : FARNIENTE (le retour)
Nous avons toute la journée pour découvrir ce petit Paradis qui a été créé de toute pièce dans les années 70 par un prêtre et un pêcheur du coin. C'est un centre de vacances solidaires (en plus on fait une bonne action !), qui vit en quasi-autonomie (production d'électricité, traitement de l'eau, culture, pêche, élevage, production de carburant végétal...), bref ce lieu fait vivre plus de 5000 personnes aux alentours !
voici le lien si vous voulez y faire un tour : http://www.tb-mali.com/
Et en plus de tout ça nous pouvons visiter le mini-zoo, le musée, les plantations et la nourriture est vraiment excellente ! Si un jour vous avez l'occasion de venir au Mali, ça vaut le coup de venir dépenser son argent ici.
(penser quand même à prendre suffisament d'argent car il n'y à aucun distributeur à moins de 100 km environs).



mercredi 3 février 2010

2 février

Levé cool, petit déj sur la terrasse, petit plouf dans la piscine, la routine quoi !

Puis départ vers le centre ville à pied, longue marche, grosse chaleur et gros coup de soleil (et oui, fallait y penser aussi à mettre de la crème solaire, on est le 2 février !!!).

On décide d'aller chez les soeurs blanches pour réserver une chambre.
En chemin on croise un gars qui nous interpelle en anglais :
"c'est loin d'ici l'aéroport ?"
"nooooon, juste 11 km !"
"vous parlez anglais ??? personne ne me comprends ici ! c'est merveilleux !"
et là il commence à nous raconter qu'il est Jamaïcain, qu'il est musicien de jazz et qu'il joue à Paris, New York, avec Brandford Marsalis (excusez du peu !) etc... hier soir il a joué avec des musiciens d'ici et lorsqu'il est allé aux toilettes, on lui a volé son saxophone (sa "femme", son "pote", sa "vie")...
Il sort une anche pour nous prouver qu'il ne ment pas (pourquoi vouloir nous prouver quoi que ce soit d'ailleurs ?). Il parait trés sympa et n'arrête pas de dire qu'on est un cadeau du ciel... mais il veut quoi exactement ? Bizarrement un peu d'argent l'aiderait bien... il pourrait prendre un taxi pour l'aéroport, son avion décolle dans un heure et quitter ce "maudit" pays !!! (parce qu'il semblerait que son argent était dans son saxophone). Nous y voilà !
Avec toute la pauvreté qu'il y a autour de nous, lui filer du fric à lui qui a l'air cultivé et bien habillé, ça nous emballe pas des masses... mais bon, on arrive à trouver un compromis pour pas le laisser dans la galère, on lui file 1000 Fcfa pour qu'il puisse appeler son "manager".
Résultat : nous avons gagné un ami pour l'E-TER-NI-TE, il prend notre mail pour nous envoyer son album en MP3, ouais... on verra bien... néanmoins il est bien allé s'acheter une carte téléphonique (et si Stephane venait de décrocher un plan pour jouer avec B. Marsalis ??? ) :)

Les soeurs n'ont jamais ouvert la porte (les voies du seigneurs sont impénétrables !)

Petit passage au café Damu où on rencontre Bakari le frère d'Ousmane que Stephane avait rencontré le premier jour, très sympa.

Retour à Center Park, replouf, apéro-concert, coktail, pichet de vin rouge et... dodo !




mardi 2 février 2010

30 31 janvier et 1er février

30 janvier :

Journée vide... j'attends... flag, guitare, bouquin, siéste...

31 janvier :

Journée presque vide...
A 11h je suis à l'hotel, petit concert sur la terrasse au dessus du Niger :). Je passe l'aprés-midi tranquillou, devant la télé (!) à regarder canal + (!!) et la finale de la CAN, la clim à bloc!!! je suis en France!
A 20h30, je pars pour l'aéroport (cécile arrive à 23h35!!), à 21h30, on repart à l'hotel (j'ai 2 heures à tuer alors j'accopagne le chauffeur qui raméne un premier groupe de touristes). Retour à l'aéroport...
00h15 : Cécile est là!!
Tout va bien, elle est entiére!

...Je lui passe le relais :

1er février :

Coucou la France ! Je suis au Mali ! Si si c'est bien vrai, même moi j'y crois pas encore !!!! Trop dur l'acclimatation, difficile de supporter la chaleur ici. Alors on essaie de survivre avec les moyens du bord :



Trop dure la vie !

Nous sommes pour l'instant dans un hôtel pour toubabs ou noirs TRES riches (mais c'est plus rare). C'est super beau avec le Niger qui passe carrément au bord, la terrasse sur pilotis au dessus... Môgnifique !




On y reste jusqu'à mercredi et après on ira voir un peu ailleurs, sortir de ce petit monde protégé et voir un peu la "vraie" Afrique.

Voilà, c'est le top d'être ici avec Stéphane et de partager un petit bout de ce voyage...

Le matin, réveil dans ce cadre merveilleux, petit bain dans la piscine, farniente, restaurant... les vrais touristes quoi ! Le soir petit concert sur la belle terrasse et quelques verres de rosé de l'Hérault (!)

Enfin... la vie est belle ;)