samedi 20 mars 2010

Photos...

Kpalimé :


Le mont Kloto :




Koffi :

8, 9, 10,11,12 mars

8 mars
Selom m’a proposé de contacter un Zemidjan, ami à lui qui peut me ramener à Kpalimé à 8h. Le temps de déjeuner et de prendre les contacts de tout le monde et me voila reparti en ville. Une fois de plus les adieux sont difficiles…
Le premier minibus est le bon. Il est à moitié plein quand j’arrive, je suis donc installé à l’arrière sur un strapontin et pour que je puisse poser ma fesse droite quelque part, on me passe un petit tabouret… super confortable !
Le trajet jusqu’à Lomé n’est pas très long, à peine 120 km.
Après avoir déposé des passagers un par un tous les 100 mètres depuis notre entrée en ville (à chaque fois : tout le monde descend, on défait les bagages, tout le monde remonte, on refait les bagages etc...), on arrive à destination.
Je devrais appeler Koffi tout de suite mais j’ai envie de profiter de mes dernières heures de « liberté » pour visiter un peu le centre-ville comme j’ai l’habitude de le faire depuis 3 mois.
Après avoir décliné une dizaine de fois les quelques taxis qui me traquent, j’arrive à partir à pieds le long de la route.
Je m’engouffre dans le premier maquis que je croise, avale un coca bien frais et tente de me faire de l’air avec le routard : je suis complètement trempé !
Une fois réhydraté, je chevauche un Zem en direction du consulat de France, histoire de signaler ma présence : demain une marche est organisée en ville pour contester le élections et j’aimerais bien être prévenu en cas de gros soucis, on sait jamais…
Là, j’apprends que l’heure est passée, il faut revenir demain matin… en gros, on me propose de passer au pire moment en plein milieu de la manif... …
Je repars à pieds en direction du centre.
Je traverse le marché où il y a un monde incroyable, j’ai du mal à me frayer un chemin entre les étales.
Un homme d’une cinquantaine d’années arrive à mon niveau.
Il me lance : « il fait chaud, hein ? » (Je suis à nouveau trempé !)
Je lui réponds avec un sourire : « oui un peu ! Vous ne savez pas s’il y a un cyber café dans les environs ? »
« Il y en a un pas très loin mais il faut y aller en Zem, attendez, je vous l’appelle. »
Il arrête la première moto qui passe et lui explique le trajet.
Il se tourne vers moi et me dit : « je vous le paye »
Moi : « Non, pas question ! C’est gentil mais… »
Il m’interrompt : « Ca me fait tellement plaisir de vous voir ici. Si vous venez en Afrique malgré tous nos malheurs ça veut dire que vous aimez les africains ! »
Deux heures plus tard, j’appelle Koffi qui me donne rendez-vous à coté de la Lonato (loterie nationale du Togo). Le trajet est long et difficile avec mon sac et ces routes qui sont toujours autant défoncées.
Koffi arrive peu après sur son scooter. Grands sourires, embrassades…
« J’ai fait un looong trajet pour venir jusqu’à toi ! ». Il me répond qu’il sait, il a suivi le blog depuis le début.
La suite du trajet à l’arrière de son scooter est de loin la plus éprouvante, je suis très heureux d’arriver chez lui, d’autant que sa maison est très grande et confortable. J’y suis accueilli par ses parents et ses 4 sœurs. On s’installe dans la cour en buvant un sachet d’eau et on discute un bon moment. Je me sens tout de suite très à l’aise, Ah l’hospitalité togolaise !!
Ensuite, retour en ville dans un cyber qui fonctionne un peu mieux que ceux que j’ai pu tester depuis mon arrivée au Togo et on balade tranquillement jusqu’à la maison. Nombreuses rencontres d’amis de Koffi ou de gens qui le reconnaissent pour l’avoir vu à la télé parler de l’association.

9 mars

Avant toute chose, je dois aller faire rallonger mon visa qui a expiré il y a … 4 jours ! Je suis un sans-papier !!
Je remplis les trois exemplaires du dossier sur un bout de table, à l’endroit même où je viens de faire mes photos d’identité : devant un drap blanc, sur le trottoir.
L’agent essaye de comprendre pourquoi je n’ai pas fait rallonger mon visa plus tôt. Je lui explique que je suis entré au Togo par voie terrestre, je suis arrivé par Cinkassé, puis Dapaong. Il essaye de me coincer en me demandant la suite de mon trajet. Visiblement satisfait de ma réponse, il me demande la somme « normale » pour l’obtention du tampon (il arrive souvent qu’ils demandent le double voire le triple !)
Le reste de la journée se passe au cyber café.
Entrés à 10h on en ressort à 18h !!
Impossible de télécharger le logiciel dont j’ai besoin pour travailler sur le site de l’association ! De plus, il y a des tonnes de virus qu’il faut nettoyer… journée de meeeerde !

10 mars

Ce qui marchait hier ne marche plus aujourd’hui… Le logiciel qu’on a mis tant de temps a télécharger a marché deux heures avant de … disparaître de l’ordinateur !
On passe la matinée à sillonner la ville pour essayer de trouver un écran qui fonctionne pour tester un autre ordinateur, en vain !
François nous a rejoint histoire de galérer avec nous.
On part manger un Fufu en ville aux alentours de 14h. Je suis impressionné par les quantités de bouffe qu’ils arrivent à ingurgiter, facilement le triple de moi !
A la télé des clips défilent, tout à coup le « gérant » monte le son en se tournant vers nous en souriant. François me dit de regarder le danseur à droite toute : c’est lui !
On passe à nouveau l’après-midi au cyber.
Je fais une petite pause à 16h pour aller chercher mon visa.
Le principe est simple : on attend tous devant le petit guichet, lorsque notre nom est appelé on doit répondre « présent » comme à l’école et on signe un carnet en face du numéro qu’on nous a assigné. Parmi les gens qui attendent à mes cotés, il y a toutes les nationalités mais bien entendu la seule personne qui râle est une française…
De retour à la maison, on passe la soirée à refaire le plan du site, organigrammes à l’appui.

11 mars

Je peux enfin me mettre au travail !
Dés 8h00, je suis installé dans la chambre de Koffi dont je ne sortirai qu’une seule fois de toute la journée, pour manger.
Son père et un ami sont installés dans la cour. On partage le repas ensemble.
Il m’explique qu’il a commencé tout en bas de l’échelle chez « Ducros ». Il a travaillé très dur et n’a cessé de monter les échelons jusqu’à devenir responsable du secteur Afrique.
Il voyage régulièrement en France et connaît bien Avignon, Montpellier et bien sûr Paris.
Depuis que je suis parti je fais inévitablement des comparaisons entre les pays que je visite et la France. Pour une fois, il est très intéressant d’avoir la même comparaison mais dans le sens contraire.
Sans surprise, ce qui l’a le plus frappé c’est l’accueil des français :
« Personne ne dit bonne arrivée, dans la rue personne ne dit bonjour et quand je vais au cinéma, malgré le fait que je sois seul personne ne vient s’installer à coté de moi, du coup, je m’endors pendant les films ! » .
Les points positifs à ses yeux ce sont les jus de fruits que l’on trouve en magasins (il en fait des cures !!) et les buffets à volonté dans les hôtels au petit déjeuner.
Au bout de 2 semaines il doit rentrer chez lui sinon il s’ennuie.

12 mars

En cette toute dernière journée en Afrique, je ne décroche pas de l’ordinateur…
A 20 heures, je m’arrête pour préparer mes affaires : je dois prendre l’avion cette nuit à 2h50 !
Comme je n’ai pas beaucoup vu la ville depuis lundi, Koffi décide de me faire faire un tour express des principaux endroits tels que le monument de l’indépendance, la plage, les grands hôtels etc… Malheureusement, il fait un peu nuit, bah… je reviendrai !
Notre « chauffeur » s’appelle Wallace… il n’a pas son permis de conduire et je suis pas sûr qu’il soit prés de l’avoir ! On se fait plusieurs sueurs froides pendant le trajet notamment lorsque tout le monde crie : « feu rouge !!! », on évite de justesse quelques collisions !
On s’installe vers 22 heures dans un maquis histoire de boire un dernier coup.
Plusieurs copains nous ont rejoint après une soirée « contes et percus » dans le terrain vague à coté. L’ambiance est très sympathique, ils se préparent tous à faire la fête toute la nuit.
Je commande ma dernière bière africaine : Awooyo, « la belle brune du terroir ».
Lorsque nous partons à l’aéroport avec son père, Koffi m’explique qu’il a préféré changer de chauffeur, histoire d’avoir une chance d’arriver entiers !
Après une petite attente sur le parking, il est temps de se dire au revoir… le site est loin d’être fini donc on va être amenés à se reparler très bientôt.
Je m’avance jusqu’au portique de sécurité où une douanière est affalée, la tête dans les mains. Je lance de plus en plus fort des « bonsoirs » qui ne parviennent pas à la réveiller. Alors je prends ma ceinture à la main et passe le portique en espérant que la sonnerie ait plus de succès… bin non, toujours pas.
Finalement, je suis obligé de la tirer par la manche pour qu’elle ouvre un œil. La tête visiblement dans le c… elle me fait signe de passer et reprends aussitôt sa position originale.
Le moment est venu pour moi de faire mes adieux à l’Afrique, je ne pense pas être prés de revenir…
A 2h50 exactement, je monte dans l’avion.
Un arrêt d’une heure à Cotonou et une escale de sept heures à Casablanca (!) et je serai en France.


Voila, c’est la fin de ce voyage et donc de ce blog.
J’espère que vous aurez pris autant de plaisir à le lire que moi à vous faire partager mes tribulations !
Un voyage se termine et un autre se prépare : la prochaine aventure commence dans deux mois dans un décor, comment dire… un peu plus frais !
De toute façon, on aura l’occasion de fêter ça tous ensemble le 8 Mai à la salle des fêtes de Mérindol car vous y êtes tous invités !!! (Euh…il va sans dire que si vous êtes arrivé sur ce blog par hasard et qu’on ne se connaît pas, ne le prenez pas mal mais vous n’êtes pas invité !!)


PS : Concernant le projet Thiérno, si vous voulez participer, il est IMPERATIF de m’écrire par mail la somme que vous comptez mettre sinon c’est ingérable !! (biostf@hotmail.fr). merci.



FIN.

mardi 9 mars 2010

4, 5, 6, 7 mars

4 mars :
Levé à 7h, je pars en ville pour une longue balade qui me conduit directement dans un cybercafé... 4 heures plus tard j'en ressors!
Le temps de mettre à jour ce blog (ça devient de plus en plus compliqué de le tenir au jour le jour comme vous avez dû vous en rendre compte...), de lire un peu ce qu'il se passe dans le monde (le fait le plus marquant étant bien entendu le maintien de Domenech à la tête de l'équipe de France!) et de prendre un peu le pouls des élections qui ont lieu en ce moment même dans le pays.
A priori, tout le monde est confiant : le temps des violences est derrière nous (en fait les dernières présidentielles, cinq petites années en arrière...).
Un bon repas plus tard, je retourne à l'hôtel pour tenter de "réparer" une fois pour toute ma guitare qui est vraiment injouable (les cordes sont à 2 cm du manche!).
Je passe l'après-midi dessus avant de m'avouer vaincu et de la jeter délicatement contre le mur après avoir pris soin de l'achever à l'aide de mon genou!
Je la range sagement dans la poubelle et je vais sous la grande paillote suivre le déroulement des élections avec les membres de l'hôtel.
Le soir, je ne prends même pas la peine de sortir : je prends mon repas ici-même en suivant les infos d'Africa24 : " les infos du monde pour l'Afrique, les infos d'Afrique pour le monde!"


5 mars :
A peine suis-je sorti de l'hôtel, que deux jeunes d'une vingtaine d'années m'accompagnent, ils se rendent à l'entrainement et sont, bien entendus supporters de l'OM ( franchement, j'ai jamais parlé autant foot qu'ici, heureusement que cette année pour la première fois depuis bien longtemps j'ai un peu suivi ce qu'il se passe...). On a pas le temps de finir de se dire au revoir qu'un gamin d'une douzaine d'années se propose de m'accompagner, je n'y vois pas d'objection.
Il me fait faire le tour de la ville, on passe par le marché, devant la superbe cathédrale en bois (qui me rappelle beaucoup  le Québec !) et finalement on s'installe dans un des rares maquis ouverts pour cause de lendemain des élections.
Elie est en cinquième mais depuis quelques temps il va chaque jour à l'école et se fait renvoyer car il n'a pu payer sa cotisation. Il doit faire 6 km à pied chaque matin. Son père est mort et sa mère n'a pas les moyens de payer, il a cherché du travail mais il n'y a rien pour lui etc...
Je sais pas ce qui est vrai dans le tas mais ce qui est clair c'est qu'il cherche à m'attendrir par tous les moyens :)
Pour finir, il me dit que ce qui lui ferait plaisir par dessus tout ce serait que je lui achète un ballon!
oui euh... bof, y'a mieux à faire non? Finalement, comme j'ai du mal à le cerner je lui dit que je passerai peut-être (en insistant bien sur le "peut-être") demain avec un ballon!
Je continue ma route seul, je traverse la ville et vais me perdre quelques heures dans la brousse.
Tout-à-coup : SMS de Cécile, il faut que je trouve un cyber... dans la brousse! Je marche 2mn, le temps d'atteindre une piste et dix secondes après un Zem m'embarque vers le centre-ville... incroyable, ils sont partout, y'a juste à envisager éventuellement l'idée de prendre une moto pour qu'il y en ait un qui surgisse et qui lance "on va aller!"
Sans le gros sac sur le dos, c'est un vrai bonheur de prendre l'air en faisant du cross au milieu des voitures!
Internet étant ce qu'il est ici, je passe la moitié de l'après-midi à essayer de me connecter et comme ça se révèle vain, l'autre moitié à chercher un nouveau cyber.
Lorsque j'arrive à l'hôtel pour me doucher, qui vois-je?... Elie, qui est là par hasard.
"oh, tu m'attendais ou quoi?..."
"non, non." (... Mon œil!)
Je lui dis : "au revoir"
Il me réponds : "A demain avec le ballon!"
Je réponds : "peut-être!"
Je passe quelques heures à boire des Fanta en discutant avec les employés de l'hôtel, toujours sous la paillote : je me sens bien ici, ils sont vraiment sympathiques!
Alors que la nuit commence à tomber, je suis très tenté à l'idée d'aller m'allonger tranquille dans ma chambre mais je me sens une obligation d'aller acheter ce p... de ballon. J'arrive non loin du magasin de sport lorsqu'on me tire la manche... mais qui peut-ce t'être?... Ooooh, Elie? Incroyable!!
"Mais tu me suis vraiment ma parole!!!??"
"Tu va où?"
"Je me balade seulement..."
"Ah..."
"Mais non, je vais chercher ton ballon!"
Sourire jusqu'aux oreilles...
Sourire qui retombe peu après puisque les magasins sont déjà fermés...
Sur le chemin du retour, je lui dis:
"Tu sais, moi je peux pas tout t'acheter mais à choisir je préfères te payer la cotisation pour l'école plutôt qu'un ballon. Donc ce qu'on fait c'est que lundi quand je reviens du Mont Kloto, je passe te chercher et on va à l'école ensemble."
Il parait satisfait une demi-seconde avant de me dire qu'en fait son oncle lui a annoncé aujourd'hui qu'il lui payait l'école donc il préfères le ballon... :))))
"Ok, donc moi je crois que tu me prends un peu pour un imbécile, donc ce qu'on fait c'est que je te paye rien du tout et demain je vais à Kloto."
Je m'installe sous la paillote de l'hôtel à 19h30, prêt à commander un bon repas mais on m'annonce qu'il est trop tard, le cuisinier est déjà rentré chez lui... ah?
Je pars donc en courant en ville pour acheter ce que je trouve sur le bord de la route, du pain, des beignets et des steak de bœuf Nike.
Ensuite, je passe la soirée à écouter de la musique jusqu'à 2 heures du matin (puisque je peux plus en jouer!)...

6 mars :
Comme je me suis couché tard, je me lèves tard... forcément!
A 10 heures, je sors à peine de la douche lorsqu'on frappe à ma porte. "ouiiii?"
"Monsieur ça fait depuis 7 heures du matin que sdfmlsghdskjhslfdkhg..."
J'ai rien compris!
Deux minutes après, mon barda sur le dos, je passe devant la paillote et le serveur me dis :"Monsieur, ça fait depuis 7 heures du matin que ce gamin vous attends!"
Bien entendu le gamin c'est Elie!
"Mais qu'est-ce que tu fais là?? Je t'ai dis que je passais pas ce matin!!"
Je paye ma chambre, il reste à coté de moi.
Je sors pour prendre un Zem, il reste à coté de moi...
Je m'arrête et lui demande : "tu m'attends comme ça depuis 7 heures du matin... bin mon vieux, quand tu veux quelque chose! Allez, on va l'acheter ce ballon!" Il m'a eu, il est trop fort!
Impossible de regretter de s'être fait avoir dans ces conditions, il a un tel sourire quand je lui donne le ballon!!!
Il m'appelle un Zem vers le mont Kloto et négocie lui-même "parce que tu es blanc il va demander trop!"
En montant sur la moto, je lui dis "t'as intérêt à devenir Drogba !!!" Il rigole et me fait un grand coucou avec la main.
Il y a 12 km entre Kpalimé et le village de Kouma Konda sur le mont Kloto où je me rends. Mais en moto, avec mon sac qui déséquilibre le navire c'est vraiment mais alors vraiment du sport. J'essaye quand même de profiter du paysage qui devient magnifique au fur et à mesure qu'on monte le col : la brousse équatoriale, sauvage dans toute sa splendeur!!
A l'entrée du village, je suis directement interpellé par un guide qui me demande où je compte dormir. Comme je lui dis "chez Prosper" il m'accompagne car c'est justement là qu'il travaille!
L'hôtel est très rudimentaire, il y a 4 chambres, la douche se fait au sceau et on est au cœur de la vie du village. Et pour cause : ici, ce sont les villageois qui ont pris le tourisme en main!
Là aussi, il y a une grande paillote où l'on peut se détendre sur des fauteuils confortables, l'air est sensiblement plus frais et il n'y a pas le moindre bruit de moteur, juste le pilon des femmes et les bééééééééé des chèvres alentour.
Le guide qui m'a accueilli s'appelle Selom, on planifie la ballade de demain ensemble en buvant un coup.
Pour aujourd'hui, je pars seul dans le village faire connaissance avec les lieux.
Il y a peu d'endroits pour se poser alors je m'appuie contre un arbre, bien au frais et je passe une heure à regarder ce qui se passe...
De retour à l'hôtel, le cuisinier Pierre (ou Pedro ou Pita... euh Peter ou Stone, choisissez comment vous voulez l'appeler!) m'attends sous la paillote.
Il me demande quelle est ma religion. J'ai pris l'habitude maintenant, je réponds avec certitude : catholique!
Lui : "Catholique protestant ou chrétien?"
Moi : "Chrétien"
Lui : "Comme moi! Demain il y a une messe, d'habitude je peux pas y aller mais comme il y a peu de clients on peut y aller ensemble" (Ah, merde!)
Moi : "Et non, demain, je pars avec Selom pour faire une ballade..." (trop dommage...)
Lui : "Mais c'est à 8 heures!"
Moi : "Ça tombe pile quand on s'est donné rendez-vous"
Lui : "Mais je peux lui en parler, vous repoussez la ballade et c'est bon!"
Moi : "Non, mais franchement c'est pas la peine du tout..."
Je lui explique que je suis Chrétien mais que je ne suis pas pratiquant. Il est un peu déçu mais n'insiste pas plus!
Il tient quand même à me faire voir l'église. En fait, pour l'instant il n'y a que les fondations, faute de moyens ils ont pour l'instant installé quelques bancs, une grande table qui fait office d'Autel et un toit en feuilles de palmiers. Il y a une autre église un peu plus loin, presbytérienne celle-là et complétement finie.

On va boire un coup dans l'unique maquis du village, à 3 mètres de l'hôtel.
Là, il y à deux hommes en train de manger. Tout le monde blague. L'un des deux hommes sort blagues graveleuses sur blagues graveleuses en prenant à partie les serveuses (des gamines!!) qui lui répondent en rigolant... ce pourrait être très glauque mais ça reste néanmoins bon enfant car tout le monde rigole de bon cœur. Peu à peu la conversation bascule dans un autre registre : la théologie. Pierre m'explique que nos voisins sont protestants et que l'un des deux (pas celui des blagues, l'autre) est pasteur. La conversation est enflammée, il y est question des enseignements, des differences entre les deux "obédiences". Pierre se livre presque à une confession en direct avec le Pasteur, ils se jurent de se revoir pour discuter plus longuement une autre fois.
La soirée passe très vite, je me casse le ventre avec un plat de poulet au riz et je pars me coucher assez tôt!

7 mars :

Selom vient me chercher à 8 heures pétantes. J'ai pris l'option découverte botanique, circuit court avec pique-nique.
On commence par visiter les maisons du village avec leurs volets décorés de peintures. En fait, ça n'a rien de traditionnel, mais l'un d'entre eux à lancé la mode et ils ont tous compris le potentiel touristique de la chose donc ils lui ont emboité le pas! Ça résume bien l'esprit des villageois : ici il n'y a pas de sachets qui trainent, on ne pêche plus la carpe pour pouvoir la voir évoluer en liberté etc... tout ça dans un but touristique totalement autogéré!
Il est vraiment calé et moi pas du tout, mais alors pas du tout! Je connais rien, je reconnais rien. Quand il me fait sentir un fruit ou un feuille sensée me rappeler une autre odeur, je tombe à coté à chaque fois. A coté, voire très très loin :)
Il me fait gouter du cacao cueilli direct sur l'arbre, du café également, et plein d'autres fruits aux goûts et aux noms inconnus! C'est très intéressant et ludique! Bien sûr les paysages magnifiques sont de la partie!
Prosper, celui qui à fondé l'hotel où je dors (et que je n'ai pas encore rencontré) est un passionné de papillons et est peintre à ses heures. Il n'utilise que des pigments naturels. Selom me montre où l'on trouve chaque couleur, je suis impressionné par le jaune qui sort lorsque l'on frotte telle écorce ou l'indigo qui sort vert et qui devient peu à peu bleu si l'on attend.
On arrive enfin à la cascade où il est prévu que l'on mange. Le lieu a été aménagé par un jeune du village, il y a des bancs en bambous, des petites tables et le sol est balayé. La cascade apporte une fraicheur plus que bienvenue, comme un brumisateur.
On s'enfile une très bonne salade d'avocats et on finit le repas par un ananas délicieux, on est ici au pays de l'ananas.
De retour à l'hôtel, je m'allonge une petite heure. Quand je sors de ma chambre, Prosper qui vient d'arriver me propose de partager le café avec lui et ses 2 fils ( comme d'habitude, lequel est vraiment son fils?...) qui sont peintres eux aussi! Ils achèvent tous une toile pendant qu'on boit. Lorsque je dis que je suis musicien, il va me chercher une vieille guitare à laquelle il ne reste plus que 3 cordes, c'est déjà ça :)
Roméo (l'un des fils) est lui aussi musicien, il veut absolument qu'on se fasse un bœuf plus tard... mouaiff...on peut essayer mais bon! 3 cordes...
A 16 heures, Selom revient me chercher pour la deuxième ballade mais en haut du mont Kloto cette fois. Époustouflant! Le temps n'est pas aussi clair qu'il l'aurait voulu mais on peut quand même deviner au loin le lac Volta qui se trouve au Ghana, plusieurs villages alentours dont celui où l'on produit l'eau que l'on boit en sachet.
Sur le chemin du retour : interro surprise!
A chaque fois qu'il me demande le nom d'un arbre, je séche!
"mais on l'a vu ce matin?!!"
"Oui mais bon, t'as vu les noms aussi? Clapokier, Clakalbukulu, Bikoukoupatarasca... ou quelque chose comme ça, quoi..." Il est navré...
Pour me faire pardonner, je lui paye un coup à boire, on bavarde jusqu'en début de soirée. Il me confie qu'ici c'est son paradis, il ne partira jamais!
Lorsque Roméo revient, il m'annonce que ses copains sont fatigués et n'ont pas voulu venir faire le bœuf, mais nous on peut s'amuser un peu quand même.
Avant ça, je veux lui acheter une toile, en particulier une toile de jutte qui me plait beaucoup. Lorsqu'il m'annonce le prix, je dis banco, je m'attendais au triple!
On fini la soirée en musique,  lui au djembé, moi à la guitare à 3 cordes, à faire du Jean-Claude Marley ou du Bernard N'dour. A un moment, il me sort même "j'ai des petits problèmes dans ma plantation..." non!!!! bin merde alors!!

jeudi 4 mars 2010

photos...

mon carrosse vers Ouahigouya : 
 

 le jardin de l"amitié (Ouagadougou) :
 

Atakpamé :
 
  
 



Petit apparté... la suite!

Désolé de ne pas avoir donné suite depuis un moment au Thiérno-ton (copyright: M.D.) mais c'est trés dur à gérer d'ici come vous devez vous en douter.
Quoi qu'il en soit, il y a de trés bonnes voitures pour vraiment pas cher, quand je dis bonnes, ce sont des voitures qui conviennent parfaitement à l'emploi qu'on leur destine. Par exemple une 405 4X4 à 750 euros (mais ça c'est quand même une super affaire!!).
Je réfléchis toujours à la question de l'acheminement. Il y a plusieurs solutions :
Solution N°1 : Si j'ai bien compris, Sylvie et Mayou se sentiraient éventuellement de descendre mais l'idéal serait que dans ce cas Thiérno se débrouille pour venir la récupérer à Noudhibou afin d'éviter le passage en douane en Mauritanie qui peut être problématique (pour les visas, les papiers etc...) dans ce cas, rien ne les empécherait de continuer le voyage vers le sud mais avec Thiérno au volant de sa propre voiture, ce qui réglerait tous les éventuels problèmes de douane et d'insécurité.
Solution N°2 : La voiture part en bateau de Marseille ou Sète ou je sais pas où et arrive directement à Saint-Louis.
Solution N°3 : On passe par une association (des amis à Marie-jo et Michel) qui ont l'habitude d'acheminer des voitures en Afrique (peut-être possibilité de partager la route avec eux...).

Donc, tout ça pour dire que le projet avance toujours mais que je m'en occperai mieux dés que je serai rentré ( ce qui ne devrait plus trop tarder maintenant!) et je vous tiendrai bien sûr au courant.

Enfin, si vous comptez participer, ce serait cool de m'envoyer par mail la somme que vous prévoyez de mettre histoire de "budgeter" l'histoire. Il n'y a pas de plancher, un euro est le bienvenu.
Voici mon mail : biostf@hotmail.fr

3 mars

Baba m'avait conseillé d'être au grand marché d'où partent les mini-bus à 6h, histoire de partir à la fraîche et de ne pas arriver trop tard.
Bon, il est 8h quand je me lèves et j'ai pas envie de courir. D'autant que Kpalimé, ma prochaine étape, ne se trouve pas très loin, ça devrait être cool!
Je prends donc mon temps, je déjeune tranquillement et je prépares mes affaires avec soin. La premiére moto qui passe est la bonne, je l'enfourche et tout de suite je me souviens comme c'est sportif les trajets "en taxi" au Togo! Mon gros sac nous déséquilibre à chaque virage, la route... n'existe plus : ce sont plutôt des bouts de goudron au milieu de la piste, du coup on zigzague énormément pour éviter les nids de poule. Le marché est sur les hauteurs de la ville et cette pauvre moto a bien du mal à nous y emmener, le moteur hurle!
Je réserve ma place, il y a quelques clients qui sont déja là donc on devrait pas attendre tant que ça.
Je me prends un jus de Bissap en sachet, histoire de patienter quand un gars au strabisme impressionnant me salue. Je mets un moment avant de comprendre qu'il s'adresse à moi! Il est chauffeur mais de repos aujourd'hui. Il m'explique qu'avant il fallait une heure et demi pour faire le trajet mais maintenant la route est tellement défoncée que ça prend facilement quatre heures. "Quand tu arrives, on dirait qu'on t'as frappé tout le corps avec un marteau!"...ah?...
Je suis pas trop mal installé juste derrière le chauffeur. On se partage la banquette à quatre plus le coéquipier de la compagnie qui est face à nous sur un petit rebord dos à la route. Mon voisin et moi on se relai pour poser nos épaules contre le dossier parce qu'en même temps ça ne passe pas.
On fait 5 km et on s'arrête.
Tout le monde descend, on défait tous les bagages sur le toit et on livre des grands sacs de céréales. On charge d'autres sacs, nos bagages, un frigo et on repart.
On roule une heure. Tout le monde descend : grosse panne. Il y a une énorme flaque d'eau sous le camion. Chacun se cale où il peut, moi je trouve un banc à l'ombre d'un grand arbre avec des vieux qui écoutent RFI, c'est cool je peux suivre un peu les infos en sirotant un jus de citron...
Je vois mon chauffeur rebrousser chemin sur une moto-taxi, surement à la recherce de la piéce...
Une heure aprés on repart.
Cette fois, je suis trés mal installé, je suis pourtant au même endroit mais je commence à avoir sérieusement mal au cul.
Mais le pire c'est que le chauffeur décide de rattraper le temps perdu. Et donc il conduit comme un taré, mais vraiment comme un taré!!! A fond sur la piste, il se met en tête de doubler toutes les voitures, quitte à rester à côté sur la gauche de la route. On évite les gens qui viennent d'en face par miracle, ou alors ils se lèvent du milieu en gueulant! A un moment, il roule à fond les roues de gauche dans le bas côté, je suis persuadé qu'avec la hauteur qu'on a au-dessus de la tête on va se retourner... je prépares mon testament : je légue ma guitare à Cécile, ma wii à Pierre, mon tube de ketchup coagulé à Mouloud, mon papier tue-mouche à Muriel etc... et contre toute attente on ne meurt pas!!! Pas d'accident mais il est 17h00 quand on arrive. Donc : direction l'hôtel, la douche, la Flag, le repas et dodo... Je suis crevé!

2 mars

Un petit-déj bien copieux et me voila parti un peu au pif dans Atakpamé. Il est tôt donc il fait bon, j'ai droit aux habituels "bonjour, bonne arrivée!".
En fait, je pars dans le sens opposé au centre-ville. Au bout d'une petite demi-heure de marche tranquille, en haut d'une "rue" j'arrive en plein dans l'école. Un grand édifice qui ressemble beaucoup à un collège de chez nous à part qu'il y a des élèves de tout âge.
Bien sûr, ma présence ne passe pas inaperçue et je discute avec quelques gamins ravis de croiser un blanc, ça casse un peu la routine.
Je demande ma route parce que j'avance vraiment au pif. "Par là c'est le village et par là c'est la brousse."
Va pour la brousse!
Je m'enfonce donc entre les champs de mil et les palmiers.
Je croise un cultivateur très surpris de me voir ici et qui s'avère être, comme d'habitude, très jovial!
C'est cool de pouvoir enfin se retrouver dans la nature et de se poser de temps en temps à l'ombre d'un arbre immense (je connais aucun nom d'arbre!).
J'enjambe un petit cours d'eau quand passent à ma hauteur deux grands gaillards, la machette à la main. "Bonjour, bonne arrivée!! Tu bois du vin de palme?" Allez, pourquoi pas!!
Et nous voila partis vers le haut de la colline dans leur "usine" de vin de palme. Un ami à eux y est déjà et me montre le processus de fabrication.
D'abords ils doivent bien sûr aller couper les feuilles bien plus haut dans la colline, ensuite ils les écrasent dans un récipient qui fermente sur la braise. Un tuyau part de ce récipient et passe dans un premier tonneau d'eau très chaude, un deuxième tonneau plus tiède et enfin un dernier tonneau d'eau fraiche avant de venir s'écouler dans une grande bouteille en verre.
Première dégustation : à la sortie direct. Je manque m'étrangler, il est 11h du matin et boire de l'alcool pure à cette heure-ci c'est pas le top!
Deuxième dégustation : Le vin fini. C'est-à-dire après avoir attendu que l'alcool s'évapore. J'ai droit à une pleine calebasse : C'est trop pour moi, à la moitié je ne peux plus rien avaler d'autant que je ne suis pas très fan du goût !
Je retourne ensuite en ville, je m'installe dans un maquis où toutes les tables sont ornées de drapeaux togolais associés à un autre drapeau. Moi je suis à la table "Togo/Bénin" mais le serveur me montre la table "Togo/France" un peu plus loin ainsi que la table "Togo/Etats-Unis" qui a une place de choix : évidemment dans toute l'Afrique noire, Obama est une véritable icone.
De retour à l'hôtel pour une douche salvatrice (5 heures sans me laver!!!) et je m'installe dans la cour avec Baba qui s'occupe des chambres. On discute un moment de tout et de rien. Il veut me montrer où il habite parce qu'on a un beau panorama sur la ville et les environs. On se donne rendez-vous aprés ma séance d'internet mais j'ai tellement de retard que je fini lorsqu'il fait déja nuit... (et oui, j'avais trop de devoirs en retard, d'autant qu'aprés je me fait disputer par mon pére si je suis pas à jour! :)

mardi 2 mars 2010

1er mars

La routine : taxi-moto à travers la ville, attente au mini-bus (mais maintenant j'ai compris, j'y vais après avoir déjeuné tranquillement etc... et j'arrive au moment où il est pratiquement plein). J'ai encore droit à la place à l'avant... que je partage avec un autre homme. Bon, c'est serré mais c'est supportable.
D'autant que là, les paysages sont incroyablement beaux et puis : enfin! enfin, l'air est frais!!! Je me déshydrate pas une seule fois et je ne dégouline pas de tout le trajet!
Sur la route, on croise un nombre incalculable de camions pleins au double de leur capacité qui sont bloqués sur le bas-côté. Souvent, il y a un gars qui est parti chercher la pièce en ville, les autres ont étendu une couverture sous la remorque et dorment là.
On arrive vers 14h à Atakpamé (aie aie aie, je m'excuse à l'avance pour les jeux de mots mouloudesques que va entrainer le nom de cette ville!).
A peine ai-je posé le pied que la différence est saisissante : l'air est plus frais et autour de nous c'est de la brousse qui s'étend sur les montagnes. Les bruits de la forêt en prime et c'est un autre visage de l'Afrique qui s'offre à moi, plus proche de la Guinée (et pour cause...).
La très bonne surprise de la journée, c'est ma chambre : parfaite !! Grande, fraiche, belle douche trééés propre et le lit est nikel ! En plus le ventilo est sur pied, du coup, si je veux je peux me l'orienter dessus à 10 centimètres !! Trop de la balle!
L'hôtel, en fait n'en est pas vraiment un, ce sont des chambres dépendantes de la mairie et construites avec l'aide de la ville de Niort à laquelle est jumelée Atakpamé. Il y a beaucoup de monde actuellement pour cause d'élections. Principalement des membres de la CEDEAO qui sont, comme l'UE, en mission d'observation sur le déroulement des scrutins.
Après avoir fait des lessives et un petit capot, je pars me balader en ville.
Ensuite, bon repas au resto d'en face. (où l'on ne veut pas que je reste seul, donc beaucoup d'animation!!!) et pour finir, une nuit de sommeil par-faite!!!

28 février

Aujourd'hui à 10h00, on attend le président pour son grand meeting à Dapaong! Incroyable la foule que ça génére! Des camions entiers avec des gens qui chantent, font de la percu, des sonos à fond sur les voitures... vraiment incroyable!! la politique ici c'est festif! (enfin, tant que les résultats ne sont pas donnés... croisons les doigts!)
Moi, je veux partir au plus vite, finie la chaleur insupportable, je vais vers le sud!! Direction Kara!
Je galére pour trouver un taxi-moto! Je suis obligé de revenir sur mes pas et d'aller moi-même l'interpeller (on croit rêver merde!).
Le hasard fait que je tombe sur celui qui m'avait emmené hier à mon deuxiéme hotel.
Je lui dis texto : "le bus vers Kara!" et il me raméne... à mon hotel!!
"euh...Kara! je veux prendre le bus..."
Il semble avoir compris et m'emméne... à la police.
Donc, face à l'incompréhension totale il demande à un passant de faire l'intermédiaire.
Je redis au passant que je veux aller à Kara et là le taxi se tourne vers moi et me dit : "Kara?? mais fallait le dire tout de suite!!" ... ...
On croise des centaines de gens qui convergent vers le lieu du meeting. D'ailleurs même le bus a changé de place parce que l'endroit était saturé de gens.
Aprés avoir posé mes bagages (une fois de plus je suis le premier client!) je me rends compte que je n'ai pas de monnaie alors je propose au taxi d'aller boire un coup et je le paierai aprés.
On s'installe à une buvette un peu plus loin.
Il me raconte qu'il est le plus grand frére d'une fratrie de 4 et que depuis que son pére est mort il doit subvenir aux besoins de sa mére et de ses fréres. Sa moto est vieille, elle ne va pas durer longtemps.
"Si tu restais ici, tu acheterais une moto neuve et je travaillerai pour toi!"
Il est fasciné par les Etats-unis et l'Europe : "C'est vrai que là-bas tout est goudronné et qu'il y a plusieurs étages aux maisons ?"
A chaque fois que je peux, j'essais de casser un peu le fantasme de l'occident. Je lui montre combien on gagne en France et combien coûte un loyer, combien on paye pour manger un mois etc... Lorsqu'il voit le prix du loyer il me dit "mais ici avec ça tu peux construire un hotel avec des belles décorations !"
Mon minibus part avant 10h, il est bondé mais moi j'ai la place seul à l'avant, le grand luxe.
Chaleur terrible, déshydratation presque instantanément aprés avoir bu : la routine quoi!
Par contre ce qui n'est pas la routine c'est les paysages!!! Magnifiques!! C'est le grand retour de la verdure (fini le Sahel !!) et surtout de nouveau des collines ( j'en avait pas vu depuis le Maroc!!) Le Rocco d'Omar et Fred dirait : "Sompétoueux!!!"
Arrivé à Kara, je m'installe à la terrasse du café de mon hotel, au frais.
Un sourd-muet vient me voir et pour engager la conversation me tend un papier avec la liste des candidats à l'élection présidentielle. Non non, je ne veux rien avoir à faire avec ces élections, ça ne me regarde pas, je ne veux même pas tenir dans ma main ce papier, d'autant que je sens le regard sévére de mon maitre d'hotel dans mon dos. Comme je l'éconduit, le sourd-muet s'éloigne et mon maitre d'hotel reporte son regard sévére sur lui... je ne veux pas parler de politique et je ne veux pas qu'elle m'atteigne de quelque façon que ce soit...on est en Afrique quand même... vendredi j'avais discuté avec un "observateur de l'union européenne" qui m'avait dit  : "faire du tourisme en période électorale? c'est courageux!"... Ah?... Bon, il m'a quand même précisé qu'il n'y aurait pas de probléme cette année...
De retour dans ma chambre pour ma douche "des 2 heures" (c'est-à-dire toutes les deux heures, quoi!) le gars de l'hotel vient me voir et me raconte qu'il est musicien (il a tout de suite remarqué ma guitare...), il avait un projet avec deux amis à lui et un blanc. Ils sont partis au Mali et au Burkina Faso mais il a compris que le blanc voulait les utiliser alors il est rentré. C'était en 2006 et depuis il n'a toujours pas revu ses amis. Tout ce qu'il a vu c'est un disque avec leur photos donc il sait qu'ils ont continué et en plus le titre à pas mal marché apparemment...(ça va? pas trop les boules?...)
Il me laisse quelques minutes plus tard avant de revenir taper à ma porte. Je suis sur le point de prendre ma douche alors je répond  à travers la porte : "ouiiii?"
"C'est votre rendez-vous qui est là!"
???
"C'est votre amie, elle est là..."
"Mais j'ai pas d'amis, je connais personne ici!"
"Elle dit qu'elle a rendez-vous avec Arlin, je sais que c'est pas votre nom mais elle dit que c'est vous!!"
...euh... mais je m'appelle pas Arlin (ça va pas non? Arlin!!)
Il repart et revient un quart d'heure plus tard.
"C'est la femme, elle est toujours là, elle dit qu'elle a rendez-vous avec vous!"
Bon, là je coupe court mais je me demande bien c'est quoi ce délire?? est-ce que c'est pas un plan pour me refourguer une teupu? bizarre...
Aprés un repas excellent, je rentre me coucher. Ma techinque du couché/mouillé fait des merveilles, le probléme c'est que le sommier est fait de planches et que bien entendu il manque celle du milieu... des fois qu'on compte bien dormir, ce serait trop dommage!

27 février

Ma décision est prise : je dois trouver une chambre au plus vite et faire la sieste!! Je suis mort de fatigue, je n'ai pas fait une vraie nuit depuis dimanche! Lorsque je demande s'il y a une chambre de libre, on me dit qu'il y en a une mais qu'elle ne sera pas libre avant 17h00.
Du coup, je retourne en ville et je vais réserver une chambre dans un autre hotel dont la chambre serait libre tout de suite! Le temps de retourner au "campement", de ranger mes affaires etc... et me voila installé dans ma nouvelle chambre. Elle est nikelle! J'ai une douche pour moi tout seul et le ventilo au plafond est trés puissant : Super!!!
Aprés avoir pris ma douche et m'être mis en tenue d'adam, je m'allonge sur le lit. Une petite musique douce pour me bercer et me voila enfin parti au pays des songes...
Tout-à-coup, je suis tiré de mon sommeil par une sensation de chaleur comme j'en ai beaucoup connu ces derniers temps! Silence...
Silence? Le ventilateur ne tourne plus ?!!
Je tends la main pour allumer et bien sûr il n'y a pas de lumiére : coupure d'électricité!!
Je vais voir le gérant de l'hotel qui m'explique que la panne est générale : "toute la ville! C'est parce que demain y'a le président qui vient faire un meeting et ils veulent que tout marche parfaitement!" Oui bin ça marchait mieux avant qu'ils ne "réparent"!
Je retourne dans ma chambre complétement démoralisé "serais-je maudit??" Je passe l'aprés-midi à prendre des douches et à attendre de sécher sur une chaise en plastique...dans le noir... la loose totale!
En début de soirée, je pars en ville pour me balader, je bois des litres d'eau chaude (forcément y'a plus d'électricité donc plus de congélos!).
Par bonheur, l'électricité revient peu aprés le repas.
Je me couche enfin au frais! En fait, la technique c'est de prendre une douche et de se coucher tout mouillé dans les draps. Dés que la chaleur me réveille, hop re-douche etc...

26 février

Cette nuit vers 3 heures, comme c'était vraiment intenable, j'ai pris mon matelas et mon sac-à-viande (en fait celui de Muriel : merci au passage!) et je me suis installé sur la terrasse de l'hotel, au milieu des tables, rien à foutre!! Au moins, j'aurai dormi 3 ou 4 heures!
A 6h30 et je suis dans le bus.
A 13h00 je suis à Cinkassé. Je n'ai aucune idée de ce à quoi ressemble la douane, où il faut aller et même si j'aurai mon visa ( le routard précise que sa délivrance est aléatoire!) donc je croise les doigts et je monte sur le premier taxi-moto qui me propose de m'emmener. La course est assez physique, j'ai mon gros sac sur le dos et ma guitare à la main. De l'autre main, je me tiens de toutes mes forces parce que l'a piste est bien défoncée.
Pour mon plus grand soulagement, les formalités se font rapidement et sans probléme!
La moto me dépose directement au mini-bus qui doit m'emmener à Dapaong où je compte passer la nuit.
Je suis le deuxiéme client donc il va falloir attendre que ça se remplisse une fois de plus. Je m'installe au maquis d'à coté et j'attends, un fanta citron à la main (c'est le retour du fanta citron, impossible d'en trouver depuis le Maroc!!). Peu aprés, un couple d'un certain age avec plusieurs enfants arrive. Le pére me salut comme si on était de vieux potes. "On était dans le même bus à Ouaga!" me dit-il d'une voix fort nasillarde!
L'attente ne dure pas plus d'une heure. On vient nous chercher pour monter dans le bus mais en fait il manque encore des clients!! Mon "ami" du bus de Ouaga fait un scandale, il n'arréte pas de râler, de dire qu'il faut partir et il klaxonne pour mettre la pression! Ce genre d'embrouille ici, il faut suivre parce que ça rigole et d'un coup ça rigole plus du tout, on dirait que ça va en venir aux mains puis finalement ça re-rigole... enfin, le principal c'est qu'on finit par remplir et on décolle une bonne heure aprés (faut pas être pressé en afrique...).
Je me retrouve à Dapaong en milieu d'aprés-midi, ce qui est cool!! Aprés avoir pris les coordonnées de mon ami le nasillard (qui est prof de chinois à Ouaga, peut-être une déformation professionnelle?...) je monte sur une moto-taxi et je trace à l'hotel "le Campement".
Comme son nom l'indique, ils font campement mais par contre comme son nom ne l'indique pas c'est que le campement en question fait 4 métres carrés sur une dalle en béton, contre le parking... tant pis, je prends! C'est pas cher et surtout je veux dormir dehors, les ventilos ça sert à rien!
Une petite ballade en ville, un petit coup dans un maquis et un tréés bon repas au resto de l'hotel plus tard, j'entreprends de me coucher. Je rêve de passer enfin une bonne nuit compléte!
Au moment où je vais pour rentrer dans la tente et comme je suis pieds-nus, je sens que ça grouille grave parterre!! Quand j'allume ma lampe je me rends compte qu'il y a une fourmilliére pile sur la dalle, à 20 centimétres de ma tente!! Et puis, faut voir les fourmis en question !!
Tant pis, je me couches vite et je referme derriére moi... impossible!! c'est un four!!
Je reste une bonne demi-heure à me demander ce que je peux faire... Impossible de m'installer ailleurs, impossible de dormir si la tente est fermée et l'idée de partager ma couche avec des fourmis de huit kilos (c'est une estimation...) ne m'enchante guére...
Finalement, j'éloigne au maximum ma tente (je gagne 2 métres...) et je décide de dormir toute tente ouverte, tant pis!!
Et bien je ne me ferai pas piétiner tant que ça mais l'option tente ouvert ne sert à rien : il fait une chaleur insupportable, pas un brin d'air... re-nuit blanche!

25 février

Je me léves à l'aurore... ou plutôt je décide d'arréter d'attendre dans mon lit que le sommeil prenne le dessus sur la chaleur : c'est foutu.
Je trace dans le centre-ville pour prendre mon petit déjeuner au jardin de l'amitié, j'avais remarqué un cyber café pas mal juste à coté où je pourrai peut-être enfin me connecter un peu plus tard... (vous aurez compris que ce ne sera pas pour cette fois!)
A l'entrée comme rien ne semble en place, je demande au gardien si c'est ouvert. Il me réponds que oui "il faut rentrer!".
 Là, il appelle quelqu'un qui m'accompagne... à son magasin! Je dis tout de suite qu'il y a erreur, je veux juste déjeuner! Le gars en question n'insiste finalement pas tant que ça et m'appelle une serveuse. Le temps que ma commande arrive il me pose quand même des masques sur la table "pour que je patiente" :)
Et puis il s'installe et me tient compagnie tout le repas.
En fait,  ça m'arrange : ça empêche les autres "brancheurs" de venir à tour de rôle me demander s'il peuvent s'installer avec moi  "juste comme ça, pour discuter entre amis" grrrrrrrr
Donc, je déjeune en discutant avec Benjamin qui tient le magasin à l'entrée du jardin de l'amitié. Comme tous les gens ici, il est trés sympathique et quand je lui raconte que je pars au Togo, il disparait 3 minutes et revient avec plein de photos de son voyage au Togo, au Ghana et au Bénin. Il me conseille certains endroits, me raconte plein d'anecdotes : cool!
Mon aventure "internetique" étant un fiasco, je trace en ville pour retirer un peu de brouzoufs (maintenant je suis prévoyant, plus question que je me retrouve encore sans le sous!!).
Je me débarrasse assez bien de toutes les sollicitations, l'Eastwoodade commence à être bien rodée mais au moment de traverser juste en face de la banque... Paf! c'est le drame! Merde, je l'avais pas vu arriver celui-là, il m'a eu comme un bleu. Donc, pour résumer il connait Marseille et il me récite tous les quartiers où il est allé, me parle du pastis etc... c'est bien mais on est en plein cagnard, je fonds sur place, je veux que ça s'arréte!! Il a pas l'air de capter que je veux abréger la conversation, ou alors il s'en fout complétement! Il me propose de m'emmener à moto aprés, il va juste la chercher chez le garagiste et il revient. "Ok, on fait comme ça, à tout-à-l'heure".
Dés que j'ai retiré, je sors de la banque comme un sournois, me faufilant entre les piliers de l'entrée et je me jette dans le premier taxi qui passe.
Je prends mon billet pour Cinkassé, la derniére ville du Burkina avant le Togo. J'ai beaucoup hésité mais j'abrége le séjour au Burkina Faso, j'ai besoin de voir d'autres paysages et de trouver un peu de fraicheur!!
Le soir, je vais manger dans un snack trés moderne à coté de mon hotel où se donnent rendez-vous tous les hommes d'affaires de Ouaga. A coté de ma table il y a 4 québécois. Rigolo d'entendre cet accent ici!!!
Bien sûr, les deux gars qui m'ont chopé à l'aller m'attendent à la sortie et je dois encore être trés ferme pour qu'ils me lâchent et une fois de plus je sens des ondes négatives dans mon dos!!

24 février

A 6h30, je suis à la station service d'où part mon bus vers Ouaga. Au moment où je pose mon sac en soute, on me tire la manche. C'est le jeune Moussa qui est venu me dire aurevoir (matinal le gamin!). Ca me fait plaisir mais malheureusement on a pas le temps de beaucoup discuter, de toute façon je lui ai laissé mon contact (d'ailleurs à ma prochaine connexion j'aurai direct un message de sa part )
La compagnie des bus en question confirme ce que je pensai : le Burkina est bien plus "organisé" comme on dit ici, que le Mali. Horaires respectées, bus en trés bon état, c'est reposant... je me croirai revenu au Maroc avec la CTM!
Aux alentours de Midi, je suis à Ouagadougou.
Premiére impression : fais chaud!! mais c'est pas nouveau...
Deuxiéme impression : c'est grand, tréééés grand mais je m'en doutais un peu quand même...
Un coup de taxi (prohibitif!! mais bon je suis nouveau ici...) plus tard, je suis à l'hotel "l'oiseau bleu". Sympa mais un peu excentré.
Comme d'habitude, je me retrouve à marcher au pire moment de la journée : 14h00!
Qui dit grand ville dit brancheurs. Et Ouaga n'échappe pas à la rêgle, loin de là!! Tous les trois pas, on m'interpelle "oh mon ami!" pour "discuter" tranquille de tout et de rien et toujours finir par me proposer un truc à acheter.
Vers les halles, sur une avenue piétonniére trés sympa je me fais alpaguer une fois de plus par un gars à qui il manque toutes les dents de devant et qui porte un bonnet (!!!). Il m'emboite le pas et presqu'aussitôt un vieux avec pleins de bracelets se joind à nous. Ils se tirent la bourre pour prendre la conversation à leur compte. Le vieux fait le forcing pour me vendre quelque chose et comme je réponds catégoriquement (quoique courtoisement :)) il finit par lacher l'affaire. Par contre l'autre continue à me faire faire la visite. Il est sympa mais moi j'aime bien me balader seul, surtout pour visiter pour la premiére fois une ville. Comme on arrive devant l'un des nombreux "jardins" (en fait des squares transformés en grandes terrasses de resto trés sympa!) qui jalonnent la ville, je l'invite à boire un coup.
Aprés avoir évacué toutes les histoires de " je te vends, tu m'achétes etc..." on peut enfin parler normalement.
Il s'appelle Amadou, il est musicien. Il est venu jouer en France il y a deux ans (énormément de musiciens burkinabés viennent jouer en France tous les ans!!). Il en vient à me raconter les terribles inondations de septembre dernier.
Il habite à la périphérie de la ville et en quelques heures le niveau de l'eau est monté comme jamais auparavant. Il a juste eu le temps de sortir avec sa fille et de regarder toutes ses affaires être emportées (déja qu'il devait pas en avoir des masses...). Impossible de sauver quoique ce soit, des chévres et même des voitures ont été emportées tellement le courant était fort. Depuis, lui et des milliers d'autres sont logés dans des tentes. Avec la poussiére, sa fille est tombée malade et ils attendent toujours que le gouvernement fasse quelques chose!!
On se quitte peu aprés, on a passé un bon moment.
Ici, tout est une aventure, je vous épargne l'épisode "câble usb" ou le retour à l'hotel où je suis harcelé par tous les gens que je croise : les vieilles, les gamins, les jeunes "cool"... je perds vite patience donc je retourne à l'hotel pour dormir.

jeudi 25 février 2010

23 février

Nuit difficile... il fait trop chaud, même avec le ventilo c'est intenable!
Je pars en ville boire un coup dans le premier maquis que je croise.
Ensuite je me plonge dans le marché. J'y fais quelques achats de premiére nécessité comme du savon, des kleenex etc...
C'est fou le nombre d'amis que j'ai ici! Et le nombre d'invitations que je dois décliner, que ce soit le gars qui m'interpelle de l'autre coté de la rue, celui du magasin en face de l'hotel, jusqu'au barman de l'hotel, tout le monde veut être mon ami! Et parfois c'est formulé exactement comme ça, à la façon myspace : "bonjour, je peux devenir ton ami?".
Certains ont quelque chose à vendre mais ce n'est pas la majorité. Quoiqu'il en soit je prends toujours le temps de discuter avant de continuer ma route. Quand vraiment y'a pas moyen de se dépéguer je prétexte un rendez-vous et j'assure que j'essaierai de passer plus tard... "oui, oui... ça va... ok... je repasse... sans faute!"
Si je devais retranscrire toutes les conversations que j'ai eu je passerai ma journée à écrire. Donc ça à l'air de rien, mais une matinée à se ballader en ville, c'est une matinée trés riche en rencontres :))
L'aprés-midi, aprés la nuit de m... que j'ai passé, je décide de me faire plaisir et je vais donc dans l'autre batiment de mon hotel (la partie neuve) à la piscine. C'est cool mais ça ne rafraichit que sur l'instant, il faudrait vivre dans l'eau en fait pour être bien parce que sitôt sorti on créve. Plusieurs personnes ici m'ont confirmé que c'est une chaleur pas normale, d'habitude en février il fait meilleur.
Ensuite, je pars à la gare pour reserver mon ticket de bus vers Ouagadougou. Impossible à trouver, il y a des travaux partout, les rues sont bouchées. Un jeune garçon d'une douzaine d'années me salue et me demande : "bonjour, je peux devenir votre ami?" .Il m'accompagne à la station des bus de la STMB, départ prévu demain à 6h15, encore une bonne nuit qui s'annonce!
Moussa (le gamin) m'accompagne jusqu'au Cyber, je lui paye une petite connexion et au bout d'un moment il me dit qu'il doit passer chez lui mais qu'il revient. "vous partez demain, alors je veux rester avec vous le plus longtemps possible"...je ne le reverrais pas de la journée.
Il est 20 heures, je n'ai qu'une envie : rentrer à l'hotel et me coucher.
Je traverse la ville sans encombres mais arrivé devant le petit magasin en face de l'hotel, je ne peux m'esquiver sans aller saluer le gérant. On commence à papoter, il me raconte les legendes du coin, c'est passionant. Pendant qu'il me parle, le jeune handicapé qui a un atelier en face de la route m'interpelle "quand tu as fini de discuter, viens voir mon atelier, tu avais promis!" Là-dessus, "papa cool" un musicien que j'avais croisé ce matin m'interpelle également "Stephane! je t'ai cherché partout cet aprés-midi! Il faut qu'on aille boire un coup" et enfin, le musicien (dont le nom m'échappe) que j'avais croisé le hier me dit qu'il voulait me voir...
Le temps de faire le tour, de prendre le temps avec chacun il se fait tard... et encore je décline l'invitation de Papa cool : "aaah, je croyais qu'on allait danser toute la nuit avec des beautiful girls toi et moi!"

Petit retour en images...


MOPTI :


SONGHO :



KORO :

Lossi, Cyrille (ou Solo) et Salia.

mardi 23 février 2010

22 février

Une grasse matinée, enfin!!! Les deux derniéres nuits je n'ai pas dormi plus de 6 heures en cumulé, j'en pouvais plus!
Alors, aujourd'hui c'est calme plat.
Aprés une bonne douche, je prends un gros petit-déj, ensuite je refais des lessives parce que le voyage en minibus a laissé quelques traces (au réel comme au figuré). Hier en me regardant dans la glace j'ai halluciné, on aurait dit que je m'étais frotté un bout de charbon sur la figure. C'est pour ça qu'on m'a pas appelé "toubab" une seule fois à mon arrivée!!
Ensuite, je retouche ma pauvre guitare qui a bien du mérite d'être encore en un seul morceau. Par contre les variations de température extréme ont eu pour effet de faire sérieusement bouger le bois, elle devient trés dure à jouer (à moins que ce ne soient mes doigts...)
Je sors en fin d'aprés-midi. Je n'ai pas fait trois pas qu'on m'interpelle de l'autre coté de la route. En Afrique il faut être trééés disponible, souriant et ne pas avoir peur d'engager la conversation... ça m'aura fait les pieds à ce niveau-là :))
C'est un jeune musicien du nom d'Amadou, la ville d'Ouahigouya (j'ai vraiment du mal avec ce nom!!!) est jumelée avec Chambéry du coup avec son groupe il a eu l'occasion de venir en France (Lyon, Grenoble, Clermont etc...). Il me dit que ça remet les choses en place, il croyait que la France c'était le paradis mais il a relativisé depuis.
Quand je lui dis que je viens du Mali il me réponds : "C'est bien le Mali, ils ont bien conservé leurs traditions, nous tu va voir, au Burkina on a plus modernisé du coup on a un perdu tout ça. Ouahigouya est un ville avec une grande histoire et trés riche culturellement mais il n'y a presque plus rien à voir..."
Aprés une petite ballade, je me cale dans un maquis (ceux-là ressemblent vraiment à ceux de Conakry!!) et je commande une attiéké avec des brochettes de boeuf, je me casse le ventre!!! Mais vraiment, tellement que je rentre à l'hotel avec un mal de bide terrible parce que j'ai trop mangé!
Et je bois, je bois, je bois... les vraies chaleurs vont bientôt commencer... qu'est-ce que ça va être?!!

21 février

A 6h30 je passe chez Lossi et Cyrille (ils partagent la même chambre) pour qu'on aille ensemble retirer mon billet pour Ouahigouya (Burkina Faso). Ils ont insisté pour que je passe, j'avais peur de les réveiller mais quand j'arrive ils sont lavés , habillés et il n'attendent que moi.
J'ai la mauvaise surprise de voir que je suis le premier à m'inscrire sur la liste des passagers ce qui veut dire que l'attente va être longue voire qu'on annulera si le quota n'est pas atteint...
On attend une grosse heure sur le banc devant le minibus (un gros van aménagé en fait) sans que personne ne se pointe... Lossi va retrouver ses collégues pour faire quelques réglages sur "son" bus et moi et Cyrille on va se faire un bon petit déj au maquis du coin. Ils sont forts pour faire le café au lait ici, c'est délicieux, le dosage parfait!
On passe le temps à discuter de tout et de rien. Avec un peu d'emphase Cyrille me dit : "tiens, voici une photo de ma fille!!"
Je suis trés surpris, je ne m'y attendais pas du tout, et il est tout jeune en plus!! Il me dit qu'il attendait pour me l'annoncer, il est trés trés fier. Pour résumer, il est amoureux d'une fille à peine plus agée que lui, étudiante dans le secrétariat qui vit à Sévaré. Ses parents ont cherché à la marier 2 fois deja à des cousins plus vieux mais elle a à chaque fois refusé pour Cyrille. Alors ils ont fait cet enfant pour calmer les parents une fois pour toutes! "mais ça risque de pas durer, ils vont peut-être vouloir la marier quand même!"
Il me présente son oncle qui a une entreprise de soudure : Djibril qui veut qu'on l'appelle Gabriel désormais comme l'ange ! Cyrille me dit que lui aussi il hésite, il ne sait pas s'il veut être musulman ou chrétien.
"En ce moment je suis plus tenté par l'Islam mais je change tout le temps d'avis. Mon frére est bouddhiste, il m'a montré mais j'aime pas du tout!!"
Dans l'entreprise de Gabriel, ils font des chaises, refont des piéces de voiture etc... j'ai droit à une petite visite de la "salle des machines" (un groupe électrogéne et des dizaines de batteries).
Ensuite on rejoint Lossi et on attend à coté pendant qu'ils bossent tous comme des malades.
Je dis à Cyrille que Lossi a vraiment une vie difficile, il me répond que son probléme c'est qu'il n'est jamais allé sur les bancs, il ne pourra pas trouver un bon travail...
A 13h Lossi me dit comme ça : "on va manger"
On se léve et on va chez son patron pour manger dans un grand plat tous ensemble exactement comme chez Thiérno. A part que là c'est pas la famille mais tous les gens du bus, je les reconnais tous! Ils ont l'amabilité de me passer une cuiller quand même. Et biensûr, le mot d'ordre c'est de me faire manger plus que tout le monde, comme d'hab!! "Stephane!" "oui?" "mange!"
Contre toute attente, on vient me chercher pour prendre le minibus, ça y est le quota est atteint, j'y croyais plus!!!
Aprés s'être platement excusés auprés du gars des minibus parce qu'on est partis manger alors qu'on avait dit qu'on attendait à la gare des grands bus, je m'installe.
Dans les grands bus il faut arriver en premier pour prendre les meilleures places, dans les minibus non il ne faut pas... je le savais pas... parce qu'en fait, les premiers qui montent vont au fond, là où il n'y a pas de porte pour sortir en cas d'urgence et où il faut attendre que tout le monde soit descendu pour pouvoir prendre l'air!! M'en fous, je force comme un âne, aidé de Lossi de l'extérieur pour ouvrir un peu la fenêtre!
Lorsqu'on démarre, Lossi, qui a les larmes aux yeux me dit presqu'en m'enguelant :"Quand tu arrives à Lomé tu me le dis et tu est trés prudent hein??!" "Quand on commence à s'éloigner il me crie : "ne m'oublie pas!!!"
Le voyage est... épique. La chaleur, la poussiére, la promiscuité, il faut dire qu'on est 28 dans le van entassés et serrés comme des sardines. Et comme on a encore de la place on prend une femme en plus au passage.
Les arrêts sont fréquents, pas pour faire une pause mais pour changer la roue, taper sur la carrosserie pour la redresser, remettre les bagages en place (il y a le double de notre hauteur en bagages sur le toit) et puis les postes de police et le passage de la douane (qui dure au moins une heure).
Lorsque la nuit est tombée, on aperçoit derriére un colline les lumiéres d'une ville, surement Ouahigouya. Tout-à-coup on s'arrête, tout le monde descend, on file un gerrikan à un des jeunes du bus et il part en vélo vers la ville.
Heureusement on est vraiment pas loin et on arrive peu de temps aprés (à peine une heure!).
Il était temps, je commençais une fois de plus a me déshydrater sérieusement!

20 février

A 6h30 pétantes, je suis devant le restaurant de l'amitié qui est... fermé! Merde. Bon, je prends mon mal en patience. J'attends jusqu'à 7h00 sans que personne ne semble vouloir faire l'ouverture, du coup je traverse la route et j'attends à l'endroit où j'estime que le minibus passera. Moins d'une minute plus tard un gros gars sur une moto arrive à ma hauteur et me demande où je vais. Lorsque je lui dis que j'attends le minibus pour Koro il me dit de monter, il travaille pour la compagnie et m'emméne à un bus garé plus loin qui doit y passer.
Le bus en question ne m'inspire pas vraiment confiance, il semble trés trés vieux et ça s'affaire sérieusement autour pour le remettre en état... Le "gros monsieur" me fait assoir devant un petit cabanon sur un banc, il me demande l'argent. Je n'ai qu'un billet de 5000. Plutôt que de me rendre ma monnaie et de me donner un tiket, il monte sur sa moto et disparait. hum... ah?
J'attends un petit moment sans le voir nulle part. Je vais voir les gars qui travaillent sur le bus et leur demande leur destination, ils me confirment qu'ils vont bien au Ghana avec une pause à Koro. Pourtant de prés le bus ne me plait pas du tout. C'est là que je vois plus loin mon ami. Je vais le voir et lui dit que j'ai changé d'avis, je veux mon argent. Il insiste en disant que ce bus y va vraiment. Mais je lui rétorque que je ne veux pas monter dans ce bus, je retourne à l'hotel. Alors il me crie dessus en disant qu'à l'hotel ils pourront rien, c'est ici les bus! Je me démonte pas et je tends la main : je veux mon argent. Finalement, il me rends mon billet à contre-coeur et je repars vers le centre-ville.
ô surprise, de loin j'aperçois Ismaela qui ouvre le resto! Je lui fais remarquer que j'étais là à 6h30, visiblement ça ne l'émeut pas beaucoup !!
Il me propose de m'assoir pour le petit-dej. Bon, je suis quand même bien content d'avaler quelque chose!
C'est alors que mon ami le gros revient, il me dit que dés qu'un bus "convenable" arrive il viendra me chercher. Ismaela me confirme qu'il travaille bien pour les bus donc là c'est cool, j'ai plus qu'à attendre confortablement installé!
Un peu plus tard, je suis assis dans le bus en direction de Koro, le trajet ne devrait pas être trés long, tout roule!
A chaque arrêt je suis l'attraction, tout le monde veut venir discuter avec moi. Il y a en particulier un vieux qui me demande si je suis militaire (rapport à la forme de mon pantalon). Je lui dis que non. Alors il me demande si j'ai quand même fait mon service militaire. "AAAh non, mais ce n'est plus obligatoire maintenant en France" (j'omets de lui préciser qu'à "mon époque ça l'était encore...). Là, il me dit : "mais je ne suis pas d'accord!!!" et on remonte dans le bus, fin de la pause!
A l'arrét suivant, je suis entouré de 5 ou 6 gars qui me demandent mon origine etc... l'un d'eux me demande : " c'est bien la richesse?" (à noter qu'il n'y a rien de sarcastique dans sa question, il demande c'est tout !). C'est alors que le vieux revient à l'attaque : "vous m'avez pas répondu tout-à-l'heure, pourquoi vous ne faites plus l'armée?" Je lui réponds que ce n'était pas pratique pour les jeunes qui avaient un emploi et qui le perdaient à cause des 10 mois d'armée. La réponse semble le satisfaire. il me raconte que lui a été 30 ans dans l'armée.
Un des jeunes autour de moi veut absolument que je lui donne mon contact pour qu'on "devienne amis". Ca m'arrive à peu prés 200 fois par jour mais lui je sens que ça lui tient vraiment à coeur alors pourquoi pas, mais on verra à Koro, fin de la pause.
Une fois arrivés, le jeune revient me voir mais il a beaucoup de travail, il bosse pour la compagnie de bus et doit descendre les bagages, on se captera aprés. J'attends donc avec mon barda quand le vieux revient me voir et me confie au patron de la compagnie qui lui-même me trouve un guide pour m'emmener à l'hotel. Le choses s'enchainent tellement vite que je pars sans laisser le petit papier avec mon contact au jeune.
Comme je n'ai plus beaucoup d'argent et qu'ici il est impossible de retirer j'envisage de planter ma tente dans l'espace "camping" de l'hotel mais le gérant me dit qu'il n'y a pas de clients donc il me laisse une chambre pour le prix de la tente... cool!
Je m'allonge une petite heure parce que la nuit a été trés courte et la chaleur une fois de plus m'a vidé!
Ensuite, je pars en ville, en fait je suis là pour assister au marché hebdomadaire de Koro qui attire des gens du Niger, du Ghana etc... un trés trés gros marché.
Je le traverse un peu au pif quand je retombe sur le bus qui m'a emmené.
Et là biensûr il y a le jeune qui bosse avec toute l'équipe pour le réviser avant de repartir vers Bamako dés mardi.
Je lui file mon contact, je prends le sien et il m'accompagne pour "réserver" un minibus pour demain direction Ouahigouya. En fait, la réservation c'est que le gars me dit de repasser demain matin pour prendre un billet et inch'allah y'aura de la place! super...
Ensuite Lossi (le jeune) m'invite à passer "chez lui".
En fait c'est une chambre qu'il loue à Koro puisqu'avec son travail, il partage ses semaines entre ici et Bamako où il dort dans le bus pour économiser.
On s'assoit sur son matelas au sol (il n'y a rien d'autre dans la piéce) et on discute un moment en partageant des arachides et des sacs d'eau.
Il me raconte sa jeune vie (il n'a que 23 ans) mais je suis à deux doigts de chialer. Il est ivoirien et son histoire n'est faite que de pauvreté extréme, de mort etc... Il y a trois mois, le mari de sa soeur jumelle est décédé, elle était enceinte. La tristesse, la frustration et la honte de ne pouvoir l'aider l'ont poussé à partir avec ce qu'il avait sur le dos vers le Mali, un peu au hasard.
Il me dit qu'il n'a même pas pu lui dire un mot pour la réconforter alors il est parti pour s'infliger une peine, il dit qu'il doit souffrir pour être plus fort...
A la fin de son histoire, il me demande un cadeau pour se rappeller de moi, n'importe quoi... Je réfléchis... euh, je sais pas moi... je lui file mon briquet (un mauvais bic rose!) il est satisfait, c'est le geste qui compte. Le cadeau qu'il me propose lui, c'est une tunique que lui a fait sa mére. Je suis bouche bée!! Premier réflexe : "non, je peux pas accepter, c'est trés trés gentil mais je peux pas accepter ça, c'est trop important pour toi" Il me dit d'accord, mais à la tête qu'il fait je vois bien qu'il est trés déçu. Alors, je me rattrape en lui proposant mes sandales en échange de la tunique (parce que franchement le bic!!).
Il insiste pour pas que je l'oublie, là c'est clair que je l'oublierai plus!!
On se donne rendez-vous dans la soirée aprés que j'ai fait quelques lessives etc...
A 20h, je le retrouve chez lui, on part en ville (si on peut appeller ça une ville...) et on retrouve son ami Solo (ou Cyrille, coté chrétien). Ce dernier est aussi ivoirien, il vient d'Abidjan, il n'a que 20 ans mais il en fait facilement 25. Il est étudiant pour devenir professeur. Trés sympathique, curieux de tout, sa conversation est trés agréable. Il me pose plein de questions sur un peu tout, la vie en France, la politique, la crise etc... Il m'explique qu'ici les gens n'ont pas beaucoup d'instruction et qu'ils ne sont jamais sortis de la ville donc quand il croise un étranger il apprécie de discuter.
A la mort de son pére, il a dû déménager ici à Koro et il a fait une dépression tant la vie est différente. Il faut savoir qu'Abidjan est une ville trés occidentalisée, ils sortait en ville, allait en boite, allait à la plage le week end etc... et puis paf! en pleine adolescence il se retrouve au fin fond de l'afrique! finalement, il a décidé d'en prendre son parti et il s'est inscrit à l'ecole pour devenir professeur, il a une idée précise de ce qu'il veut faire, il veut une femme et une seule (son grand-pére en avait 4 et ça faisait que des histoires!) et peu d'enfants, 4 grand maximum!! Il ne restera pas au Mali, dés qu'il peut il part vivre soit en Côte d'Ivoire, soit en Afrique du sud, soit en Europe, mais il veut finir ses études avant et avoir un bon métier.
En plus, son équipe préférée c'est l'OM et il trouve qu'il faut virer Brandao, il est bien ce jeune!!!

lundi 22 février 2010

19 février

Je me léves à la fraiche et pars vite me promener dans Bandiagara.
C'est une toute petit ville ou plutôt un gros village. En un quart d'heure j'ai deja fait le tour. Les gens sont comme toujours trés accueillants, du coup le temps de papoter par-ci par-là, de me boire un excellent jus de Bissap "maison" et il est déja 9h00.
De retour à l'hotel je me dis que c'est vraiment trop dommage d'être en pays Dogon et de ne pas visiter un seul village. Alors je demande à Ali de la réception s'il accepterait de me louer son scooter. Il accepte à la condition que j'ailles au village de Songho parce que la piste est bonne et que je ne risque donc pas de lui abîmer son "cheval blanc" comme il l'appelle.
A mon avis il a dû regretter de me l'avoir filé parce que mon départ est... comment dire... rodeoesque, j'ai un peu de mal à passer les vitesses, elle sont trés dures.
J'arrive quand même à m'y faire assez vite et là c'est le top, la liberté totale!!
Né pour être sauvaaaaaage!!!
J'arrive à Songho une demi-heure plus tard. Je suis directement accueilli par quelques gars allongés à l'ombre d'un arbre. Ils me proposent de garder le scooter et m'indiquent l'entrée d'un campement où je pourrai boire un coup.
Je sirote un sprite bien frais quand un homme vient à ma rencontre.
Il s'appelle Daouda, il est guide.
Ce qui est bien c'est qu'il ne fait pas le forcing, il me dit ce qu'on peut visiter ici et comme je lui dit que je ne suis pas trés fortuné, il lâche l'affaire.
On discute un moment de tout et de rien à l'ombre d'une paillote dans le jardin avec quelques amis à lui...Au bout d'un moment je me décide à lui dire que je vais quand même faire la visite avec lui, banco!
On part donc faire le tour du village, c'est aussi bien qu'à la télé!!! C'est magnifique et les rites sont incroyables mais franchement je vais pas ressortir tout ce qu'il m'a dit (surtout que je ne peux pas agrémenter de photos... ) Arrivés devant la grotte, alors que je prends une vue d'ensemble du village j'aprerçois un feu, cool ça fait bien sur la photo! Daouda se met à crier en direction opposée. Il m'explique qu'une case vient de prendre feu et que tout le village va accourir avec des sceaux d'eau.
Oups, j'avais pas compris que le feu était involontaire... Ca crie de partout et ça court dans tous les sens, le feu est finalement maitrisé mais la case a pratiquement disparu, heureusement il n'y avait personne à l'intérieur.
En redescendant, le propriétaire nous dit qu'il ne comprends pas, il n'était même pas chez lui et le feu semble avoir pris tout seul. Daouda se tourne vers moi et me dit : "on a de la chance tu sais, c'est là qu'on est resté longtemps tout-à-l'heure!"
Aprés 2 heures de visite, je remonte sur mon scooter : direction Bandiagara.
Lorsque je rentre, Ali me dit que Issa est venu juste aprés mon départ et qu'il a fait un malheur!
"Il a dit que tu es son ami et que c'est lui qui devait s'occuper de toi!!!"
En fait, Issa a décidé que je lui appartenais, je sais pas pourquoi, il estime qu'il y a comme un accord entre nous alors que depuis le début j'arréte pas de l'envoyer c... bizarre ce garçon!
Je vais tout de suite le voir, lorsque je lui demande c'est quoi le probléme, il me dit qu'on parlera aprés. J'ai l'impression d'être dans un épisode d'amour, gloire et beauté :
"Issa en veut à Ali qu'il accuse de lui avoir volé Stephane, mais Stephane veut rester libre. Alors Ali dit à Stephane que Issa n'est pas content. Lorsque Stephane va voir Issa, ce dernier ne veut pas lui parler tout de suite, tout ça est encore trop douloureux." (Travelling avant sur le visage tourmenté de Issa, sous-ligné par une montée de violons, fondu au noir.)
Je passe le reste de la journée à boire des coups et à bouquiner, passant de bar en bar tel un ivrogne ou un junkie "fantaïnomane".
Le soir je vais au restaurant de l'amitié où j'ai promis à Ismaela de venir manger. Il me donne rendez-vous demain à 6h30 pour prendre mon petit déjeuner comme ça il m'attrape le premier minibus à destination de Koro qui passe.
J'aime bien quand tout est calé à l'avance!