8 mars
Selom m’a proposé de contacter un Zemidjan, ami à lui qui peut me ramener à Kpalimé à 8h. Le temps de déjeuner et de prendre les contacts de tout le monde et me voila reparti en ville. Une fois de plus les adieux sont difficiles…
Le premier minibus est le bon. Il est à moitié plein quand j’arrive, je suis donc installé à l’arrière sur un strapontin et pour que je puisse poser ma fesse droite quelque part, on me passe un petit tabouret… super confortable !
Le trajet jusqu’à Lomé n’est pas très long, à peine 120 km.
Après avoir déposé des passagers un par un tous les 100 mètres depuis notre entrée en ville (à chaque fois : tout le monde descend, on défait les bagages, tout le monde remonte, on refait les bagages etc...), on arrive à destination.
Je devrais appeler Koffi tout de suite mais j’ai envie de profiter de mes dernières heures de « liberté » pour visiter un peu le centre-ville comme j’ai l’habitude de le faire depuis 3 mois.
Après avoir décliné une dizaine de fois les quelques taxis qui me traquent, j’arrive à partir à pieds le long de la route.
Je m’engouffre dans le premier maquis que je croise, avale un coca bien frais et tente de me faire de l’air avec le routard : je suis complètement trempé !
Une fois réhydraté, je chevauche un Zem en direction du consulat de France, histoire de signaler ma présence : demain une marche est organisée en ville pour contester le élections et j’aimerais bien être prévenu en cas de gros soucis, on sait jamais…
Là, j’apprends que l’heure est passée, il faut revenir demain matin… en gros, on me propose de passer au pire moment en plein milieu de la manif... …
Je repars à pieds en direction du centre.
Je traverse le marché où il y a un monde incroyable, j’ai du mal à me frayer un chemin entre les étales.
Un homme d’une cinquantaine d’années arrive à mon niveau.
Il me lance : « il fait chaud, hein ? » (Je suis à nouveau trempé !)
Je lui réponds avec un sourire : « oui un peu ! Vous ne savez pas s’il y a un cyber café dans les environs ? »
« Il y en a un pas très loin mais il faut y aller en Zem, attendez, je vous l’appelle. »
Il arrête la première moto qui passe et lui explique le trajet.
Il se tourne vers moi et me dit : « je vous le paye »
Moi : « Non, pas question ! C’est gentil mais… »
Il m’interrompt : « Ca me fait tellement plaisir de vous voir ici. Si vous venez en Afrique malgré tous nos malheurs ça veut dire que vous aimez les africains ! »
Deux heures plus tard, j’appelle Koffi qui me donne rendez-vous à coté de la Lonato (loterie nationale du Togo). Le trajet est long et difficile avec mon sac et ces routes qui sont toujours autant défoncées.
Koffi arrive peu après sur son scooter. Grands sourires, embrassades…
« J’ai fait un looong trajet pour venir jusqu’à toi ! ». Il me répond qu’il sait, il a suivi le blog depuis le début.
La suite du trajet à l’arrière de son scooter est de loin la plus éprouvante, je suis très heureux d’arriver chez lui, d’autant que sa maison est très grande et confortable. J’y suis accueilli par ses parents et ses 4 sœurs. On s’installe dans la cour en buvant un sachet d’eau et on discute un bon moment. Je me sens tout de suite très à l’aise, Ah l’hospitalité togolaise !!
Ensuite, retour en ville dans un cyber qui fonctionne un peu mieux que ceux que j’ai pu tester depuis mon arrivée au Togo et on balade tranquillement jusqu’à la maison. Nombreuses rencontres d’amis de Koffi ou de gens qui le reconnaissent pour l’avoir vu à la télé parler de l’association.
9 mars
Avant toute chose, je dois aller faire rallonger mon visa qui a expiré il y a … 4 jours ! Je suis un sans-papier !!
Je remplis les trois exemplaires du dossier sur un bout de table, à l’endroit même où je viens de faire mes photos d’identité : devant un drap blanc, sur le trottoir.
L’agent essaye de comprendre pourquoi je n’ai pas fait rallonger mon visa plus tôt. Je lui explique que je suis entré au Togo par voie terrestre, je suis arrivé par Cinkassé, puis Dapaong. Il essaye de me coincer en me demandant la suite de mon trajet. Visiblement satisfait de ma réponse, il me demande la somme « normale » pour l’obtention du tampon (il arrive souvent qu’ils demandent le double voire le triple !)
Le reste de la journée se passe au cyber café.
Entrés à 10h on en ressort à 18h !!
Impossible de télécharger le logiciel dont j’ai besoin pour travailler sur le site de l’association ! De plus, il y a des tonnes de virus qu’il faut nettoyer… journée de meeeerde !
10 mars
Ce qui marchait hier ne marche plus aujourd’hui… Le logiciel qu’on a mis tant de temps a télécharger a marché deux heures avant de … disparaître de l’ordinateur !
On passe la matinée à sillonner la ville pour essayer de trouver un écran qui fonctionne pour tester un autre ordinateur, en vain !
François nous a rejoint histoire de galérer avec nous.
On part manger un Fufu en ville aux alentours de 14h. Je suis impressionné par les quantités de bouffe qu’ils arrivent à ingurgiter, facilement le triple de moi !
A la télé des clips défilent, tout à coup le « gérant » monte le son en se tournant vers nous en souriant. François me dit de regarder le danseur à droite toute : c’est lui !
On passe à nouveau l’après-midi au cyber.
Je fais une petite pause à 16h pour aller chercher mon visa.
Le principe est simple : on attend tous devant le petit guichet, lorsque notre nom est appelé on doit répondre « présent » comme à l’école et on signe un carnet en face du numéro qu’on nous a assigné. Parmi les gens qui attendent à mes cotés, il y a toutes les nationalités mais bien entendu la seule personne qui râle est une française…
De retour à la maison, on passe la soirée à refaire le plan du site, organigrammes à l’appui.
11 mars
Je peux enfin me mettre au travail !
Dés 8h00, je suis installé dans la chambre de Koffi dont je ne sortirai qu’une seule fois de toute la journée, pour manger.
Son père et un ami sont installés dans la cour. On partage le repas ensemble.
Il m’explique qu’il a commencé tout en bas de l’échelle chez « Ducros ». Il a travaillé très dur et n’a cessé de monter les échelons jusqu’à devenir responsable du secteur Afrique.
Il voyage régulièrement en France et connaît bien Avignon, Montpellier et bien sûr Paris.
Depuis que je suis parti je fais inévitablement des comparaisons entre les pays que je visite et la France. Pour une fois, il est très intéressant d’avoir la même comparaison mais dans le sens contraire.
Sans surprise, ce qui l’a le plus frappé c’est l’accueil des français :
« Personne ne dit bonne arrivée, dans la rue personne ne dit bonjour et quand je vais au cinéma, malgré le fait que je sois seul personne ne vient s’installer à coté de moi, du coup, je m’endors pendant les films ! » .
Les points positifs à ses yeux ce sont les jus de fruits que l’on trouve en magasins (il en fait des cures !!) et les buffets à volonté dans les hôtels au petit déjeuner.
Au bout de 2 semaines il doit rentrer chez lui sinon il s’ennuie.
12 mars
En cette toute dernière journée en Afrique, je ne décroche pas de l’ordinateur…
A 20 heures, je m’arrête pour préparer mes affaires : je dois prendre l’avion cette nuit à 2h50 !
Comme je n’ai pas beaucoup vu la ville depuis lundi, Koffi décide de me faire faire un tour express des principaux endroits tels que le monument de l’indépendance, la plage, les grands hôtels etc… Malheureusement, il fait un peu nuit, bah… je reviendrai !
Notre « chauffeur » s’appelle Wallace… il n’a pas son permis de conduire et je suis pas sûr qu’il soit prés de l’avoir ! On se fait plusieurs sueurs froides pendant le trajet notamment lorsque tout le monde crie : « feu rouge !!! », on évite de justesse quelques collisions !
On s’installe vers 22 heures dans un maquis histoire de boire un dernier coup.
Plusieurs copains nous ont rejoint après une soirée « contes et percus » dans le terrain vague à coté. L’ambiance est très sympathique, ils se préparent tous à faire la fête toute la nuit.
Je commande ma dernière bière africaine : Awooyo, « la belle brune du terroir ».
Lorsque nous partons à l’aéroport avec son père, Koffi m’explique qu’il a préféré changer de chauffeur, histoire d’avoir une chance d’arriver entiers !
Après une petite attente sur le parking, il est temps de se dire au revoir… le site est loin d’être fini donc on va être amenés à se reparler très bientôt.
Je m’avance jusqu’au portique de sécurité où une douanière est affalée, la tête dans les mains. Je lance de plus en plus fort des « bonsoirs » qui ne parviennent pas à la réveiller. Alors je prends ma ceinture à la main et passe le portique en espérant que la sonnerie ait plus de succès… bin non, toujours pas.
Finalement, je suis obligé de la tirer par la manche pour qu’elle ouvre un œil. La tête visiblement dans le c… elle me fait signe de passer et reprends aussitôt sa position originale.
Le moment est venu pour moi de faire mes adieux à l’Afrique, je ne pense pas être prés de revenir…
A 2h50 exactement, je monte dans l’avion.
Un arrêt d’une heure à Cotonou et une escale de sept heures à Casablanca (!) et je serai en France.
Voila, c’est la fin de ce voyage et donc de ce blog.
J’espère que vous aurez pris autant de plaisir à le lire que moi à vous faire partager mes tribulations !
Un voyage se termine et un autre se prépare : la prochaine aventure commence dans deux mois dans un décor, comment dire… un peu plus frais !
De toute façon, on aura l’occasion de fêter ça tous ensemble le 8 Mai à la salle des fêtes de Mérindol car vous y êtes tous invités !!! (Euh…il va sans dire que si vous êtes arrivé sur ce blog par hasard et qu’on ne se connaît pas, ne le prenez pas mal mais vous n’êtes pas invité !!)
PS : Concernant le projet Thiérno, si vous voulez participer, il est IMPERATIF de m’écrire par mail la somme que vous comptez mettre sinon c’est ingérable !! (biostf@hotmail.fr). merci.
FIN.
samedi 20 mars 2010
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